Santé

Hépatite B, l’alerte au Sénégal

Les hépatites sont regroupées dans 2 grandes catégories : les hépatites virales et celles non virales, principalement provoquées par des substances toxiques, certains médicaments, certaines drogues et souvent les maladies auto-immunes. Cette semaine, Coin santé s’intéresse à l’hépatite B. Ce virus qui a un taux de prévalence de 10 % au Sénégal selon le programme national de lutte contre les hépatites (PNLH).

Qu’est-ce que l’hépatite B ?

L’hépatite B est due à un virus (VHB) à ADN, enveloppé, découvert en 1967. Le VHB est présent dans le sang, dans les sécrétions sexuelles, dans les lymphocytes, dans la moelle osseuse, dans le lait maternel et dans la salive. Il survit en moyenne 7 jours en milieu extérieur.

Comment évolue le virus ?

On distingue deux phases de la maladie : l’hépatite aiguë et celle chronique. La première passe souvent inaperçue. Seules 40% des infections aiguës s’accompagnent de symptômes. L’hépatite aiguë guérit spontanément en quelque semaines en général et les symptômes disparaissent.

Très rarement elle s’aggrave rapidement et peut conduire à des troubles des conscience puis au coma. La chronicité de la maladie est définie par la persistance de l’antigène HBs plus de six mois après la contamination. Cela signifie qu’après la phase de contamination et d’infection aiguë, l’organisme n’a pas réussi à éliminer le virus. Le pourcentage de passage à la phase chronique dépend de l’âge au moment de la contamination.

L’infection chronique par le VHB peut être plus ou moins active, allant du simple portage inactif du virus à une hépatite chronique active responsable de fibrose pouvant conduire à une cirrhose, stade le plus grave de la fibrose, et au cancer.

Quels sont les symptômes ?

La fatigue, la perte de l’appétit, des douleurs abdominales, des nausées et vomissements, un syndrome grippal sont des symptômes de l’hépatite B aigues. Plus rarement, ces symptômes peuvent s’associer à une jaunisse et à une coloration foncée des urines.

Qu’en est-il de la morbidité ?

Le VHB est le second carcinogène après le tabac ; selon l’OMS il est responsable de 80% des cancers du foie qui est le premier cancer de l’homme. L’absence d’une transplantation hépatique, est mortelle dans 90 % des cas en quelques jours, voire en quelques heures.

Quel est le traitement ?

Il n’y a pas de traitement spécifique de l’hépatite B aiguë (celle qui suit la contamination). Le patient doit se reposer, manger des aliments peu gras et éviter toute consommation d’alcool ou de médicaments qui pourraient se révéler toxiques pour un foie déjà fragilisé par le VHB.

 Des médicaments existent pour l’hépatite B chronique même si en général les personnes atteintes d’hépatite B chronique n’ont pas besoin de ces traitements médicamenteux. Dans les formes graves d’hépatite B chronique, et en particulier chez les personnes où elle est diagnostiquée très tard, une hospitalisation peut être nécessaire pour traiter les symptômes, mettre en place un traitement et surveiller l’évolution.

Au Sénégal, le traitement est gratuit pour les patients atteints du VIH

Comment se fait le dépistage ?

Le dépistage de l’hépatite B se fait au moyen d’une prise de sang, sur prescription médicale. Il repose sur l’analyse de la sérologie virale qui permet de préciser si la personne a été en contact ou non avec le virus. A préciser que le dépistage n’est fiable que 3 mois après la dernière prise de risque parce que la contamination par le virus n’apparaît dans les analyses que pendant une période de 10 à 30 jours.

Comment se transmet la maladie ?

Le pouvoir contaminant du VHB est très grand. Le risque de contamination lors d’un accident d’exposition au sang d’une personne infectée par le VHB est de 30 %. Par comparaison, il est de 0, 3 % pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et de 3 % pour le virus de l’hépatite C (VHC). Le risque de contamination au cours d’un rapport sexuel non protégé, avec un partenaire infecté par le VHB non traité est également plus élevé.

Comment prévenir l’hépatite B ?

Les personnes infectées doivent prévenir leur entourage proche et les encourager à se faire vacciner. Tant que leur partenaire n’a pas développé un taux suffisant d’anticorps anti-HBs, ils ne doivent avoir que des relations sexuelles protégées. En cas de blessures, elle doit être immédiatement recouverte d’un pansement. Les toxicomanes ne doivent partager aucun matériel (aiguilles, seringues, coton, etc.)

La vaccination aussi est une forme de prévention. Le vaccin contre l’hépatite B a été introduit dans le programme élargi de vaccination en 2004 dans le cadre vaccin pentavalent. En 2016, la vaccination à la naissance a été introduite.

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