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Mali : Le flou persiste sur l’état de santé du premier ministre Choguel Maïga

La vacance sanitaire du premier ministre malien alimente la polémique. D’une semaine d’absence au poste, on est passé à dix jours puis à près de deux semaines maintenant. Si les ennuis de santé constituent l’un des problèmes « normaux » inhérents à l’existence humaine, c’est l’ombre qui entoure sa maladie accompagnée de déclarations aussi sommaires que de précisions laconiques dans des communiqués de presse. « Le Premier ministre mis en repos forcé », peut-on lire sur la page facebook de la primature. « Après 14 mois de travail sans répit, le Premier ministre, chef du gouvernement Choguel Kokalla Maïga, a été mis en repos forcé par son médecin. Il reprendra ses activités la semaine prochaine Insh’Allah », précise le post sur Facebook. Depuis cette publication qui date du 13 août plus rien n’a fuité, des autorités officielles ou habilitées, sur l’état de santé du premier ministre si ce ne sont des rumeurs ou des déclarations sous anonymat.

Dans la foulée, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, procède à son remplacement en nommant ce 21 août le colonel Abdoulaye Maïga pour assurer son intérim. Le motif évoqué, il a été mis en « repos forcé » par les médecins. Nombreuses sont les sources qui affirment que le Premier ministre a été victime d’un AVC ou, mais d’autres parlent simplement de problème cardiaque. De ses proches qui requièrent tous l’anonymat, les informations sont contradictoires les unes des autres sur l’état exact de la santé du premier « Il va bien », rassure un proche, « rien d’inquiétant », renchérit un autre. Selon plusieurs de ses proches, Choguel Maïga se remet de son malaise.

Les rumeurs ne désemplissent pas. Elle tourne autour de la probable évacuation ou non du premier ministre. Sur les réseaux sociaux et chez de nombreux interlocuteurs, les interrogations vont bon train : la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, l’Arabie saoudite ou encore la Turquie sont cités. D’autres certifient toujours sur les réseaux sociaux qu’il est toujours hospitalisé à la clinique Pasteur de Bamako. D’un autre point de vue, les partis d’opposition à la junte crient une évacuation clandestine, tournant en dérision sa posture trop « souverainiste ». « Le premier ministre Choguel Kokalla Maïga serait toujours mal en point. Dans un communiqué, Ismaël Sacko du PSDA, un parti d’opposition dénonce une évacuation clandestine du PM », écrit un internaute.

Choguel Maïga est un vétéran de la politique malienne. À ce titre, il apparaît comme un bouclier qu’utilise la junte pour parer aux nombreux coups politiques dirigés vers elle par une certaine classe politique qui s’oppose à elle. Choguel Maïga fait siennes les positions tranchées de la junte face au monde occidental en particulier la France. Il était « l’exception civile » au sein de l’appareil exécutif de la junte. 

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