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Hommage à Germaine ACOGNY : « Je suis une amazone de la culture »

Les artistes au Sénégal ont emboité les pas au Bénin en rendant hommage à l’icône de la danse contemporaine d’Afrique. Germaine ACOGNY, puisque c’est d’elle qu’il s’agit a été honorée par ses pairs, entourée des siens.

Cet hommage a été une fête de la danse célébrée avec la danse elle-même, au sens de la générosité des artistes dans leur prestation. Loin de tout protocole cérémonial habituel en de pareille circonstance, l’événement a été une expression artistique de la danse et bien, des sonorités qui la précèdent. De la flûte au balafon en passant par la kora et les tam-tams (neunde, djembé…) diverses partitions ont rythmé les figures exécutées par d’éminents artistes mais aussi par des élèves de l’école des sables dont l’heureuse du jour est la fondatrice et directrice.

Madame ACOGNY ne s’en cache pas. Elle a avoué être heureuse de voir les créations de cette soirée dont les fondements restent son travail. « J’étais très touchée parce que ces jeunes se sont inspirés de mon travail pour recréer quelque chose et ça c’est une émotion immense de voir que son travail évolue, que sa technique inspire et il n’y a pas mieux que de transmettre aux jeunes de génération en génération », s’est-elle exaltée.

Germaine ACOGNY s’est longuement donnée à son art avec une belle carrière de plus de cinquante ans, non pas sans difficulté. Ces dernières années se sont avérées pour elle le temps de la moisson. « Ça me fait plaisir parce que ça fait trois ans que j’ai eu le prix de l’excellence de la CEDEAO », a-t-elle dit.

L’ambassadrice de la danse contemporaine africaine comme on la surnomme s’est réjouie de cette reconnaissance de sa patrie d’adoption et de cœur. « Je suis contente que le Sénégal qui depuis trois ans lutte pour me rendre cet hommage ait réussi aujourd’hui », a-t-elle déclaré.

Elle a profité pour faire un clin d’œil à son pays natal qui a précédé le Sénégal : « Bien sûr j’ai été invitée par le président Talon, [au Sénégal le président Macky Sall m’a aussi reçu], et il était fier. Pendant la fête de l’indépendance, étant donné que l’art est au premier de tous les temps pour lui et qu’il a honoré les femmes les amazones, le symbole de la femme donc moi je suis une amazone de la culture », a laissé entendre Madame ACOGNY.

Cette soirée de gala en hommage à Germaine ACOGNY est une symphonie orchestrée par le ministère de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Koundoul, directeur du Théâtre National Daniel Sorano et Jean Tamba, danseur et maître chorégraphe. Ce dernier a affirmé « Si j’aime la danse c’est à travers elle. Elle était directrice de Mudra Afrique et c’est ça qui m’a poussé à être danseur et en faire un métier. Donc je pense que c’est juste une manière de dire merci. C’est normal de rendre hommage à quelqu’un qui a fait de belles choses. C’est une sommité ».

Tout comme lui, plusieurs acteurs culturels se sont succédés sur la scène pour rendre hommage à l’artiste. Sada Kane, conservateur de la bibliothèque du centre culturel Blaise Senghor, qui par ailleurs a été le maître de cérémonie, n’a pas tari d’éloge à l’égard de celle qui s’est illustrée dans le monde à travers la danse. Bertrand Traoré, metteur en scène, a déclaré que si la danse devait avoir un nom, elle s’appellerait ACOGNY. La cérémonie d’hommage est auréolée de la remise des cadeaux à l’heureuse du jour, dont tam-tam, tableau portrait, robe de scène, « tengade » chapeau peulh, etc qui a clos la soirée. 

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