Société

Géopolitique et réseaux sociaux : quand la politique s’en mêle 

La guerre des données ou celle de l’information passe nécessairement par les réseaux sociaux. Avec des centaines de millions d’utilisateurs répartis partout dans le monde, les réseaux sociaux ont révolutionné les réalités et les pratiques. Les données stockées par ses plateformes sont la convoitise des annonceurs. Depuis plusieurs années, les médias, les marques ainsi que les hommes politiques en ont fait leur terrain de jeu.

Si ces applications sont gratuites ce n’est pas pour rien. Une anecdote du web dit « si c’est gratuit vous êtes le produit ». Toutes les informations renseignées « pour nous aider à vous proposer les meilleurs programmes et contenus », vos centres d’intérêts sont stockées et monétisées par ces plateformes à coût de milliards de dollars.

Aujourd’hui, les plus grands réseaux sociaux commercialisent les données de leurs utilisateurs aux annonceurs et leur permettent de cibler leur clientèle. Meta est le plus grand groupe de réseaux sociaux. Il détient 3 des plus grandes plateformes interactives au monde et est totalement gratuit pour les utilisateurs. Leur rentabilité, la publicité.

Aujourd’hui les réseaux sociaux définissent les tendances, font et défont les stars et décident de l’actualité surtout chez les jeunes, la fonction « d’agenda Setting » des médias s’applique ainsi aux plateformes sociales. Elles sont spécialement utilisées par les jeunes qui ne s’intéressent pas forcément à la politique et constituent une grande partie de l’électorat.

De plus en plus, les hommes politiques font appel aux jeunes, aux créateurs de contenus et influenceurs pour faire passer leurs messages et atteindre cette masse de la population qui leur échappe. Par exemple, l’initiative du président Macky Sall avec « Jokko ak Macky », une plateforme qui permet de connecter le président avec la jeunesse sénégalaise. Et même si ce projet n’a pas eu beaucoup d’écho, il démontre de l’importance d’investir le web pour conquérir la jeunesse.

En outre, M. Sall est très actif sur les réseaux sociaux faisant de lui le chef d’Etat africain francophone le plus suivi sur Twitter avec une activité régulière gérée par ses équipes sur Snapchat également. Cette communication digitale permet de développer une certaine proximité avec les populations, les tient informées et rapproche le chef de l’Etat des jeunes.

Aux Etats-unis, en France ou encore au Sénégal, de plus en plus d’hommes politiques investissent les réseaux sociaux. Au Sénégal par exemple, les événements de mars 2021 ont démontré la force des réseaux sociaux où les internautes sénégalais, majoritairement jeunes, ont dénoncé et mené le combat physique et digital avec le mouvement « free Sénégal ». 

Les jeunes représentent un grand enjeu politique et pour cette masse de la population qui n’est pas très engagée politiquement, il est important que les hommes politiques aillent vers eux et cela passe par internet. 

Les réseaux sociaux constituent également un enjeu majeur de puissance et de sécurité. Il y a 2 ans, les Etats-Unis voulait bannir tiktok (détenu par un groupe chinois) de son territoire. La plateforme gagnait du terrain et l’administration Trump y voyait une menace concernant les données publiques. 

En Chine, les plateformes sociales occidentales sont interdites, le pays à créer ses copies de ces plateformes en vue de mieux gérer le flux d’informations qui y sont partagés et les données de plus d’un milliard de personnes tandis que certains pays ont durci les lois concernant la protection des données personnels gérés par ces plateformes.

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