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Conflit russo-ukrainien : les « non-alignés », un enjeu pour Macron

À la tribune des Nations unies, mardi 20 septembre 2022, Emmanuel Macron a tenté, une fois de plus, de convaincre les pays « neutres » de choisir leur camp au sujet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Il a dit craindre un retour des impérialismes avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie depuis février et dénoncé les tentatives de partition du monde. C’est légitime sa crainte. Le monde est devenu un écosystème où l’insécurité du voisin le plus éloigné, constitue une vraie menace à la tranquillité de tous.

La Russie « a délibérément violé la charte des Nations unies et le principe d’égalité des Etats. [Elle] a décidé ce faisant d’ouvrir la voie à d’autres guerres d’annexion, en Asie, en Europe, et peut-être demain en Afrique et en Amérique latine ». « Ceux qui se considèrent comme forts cherchent à soumettre par tous les moyens ceux qui sont faibles », a déclaré Emmanuel Macron.

 « Qui voudrait mimer le combat des non-alignés se trompe lourdement : ceux qui se taisent aujourd’hui servent malgré eux, ou secrètement avec une certaine complicité, la cause d’un nouvel impérialisme, d’un cynisme contemporain qui désagrège notre ordre international sans lequel la paix n’est pas possible », a-t-il déclaré. Pour lui, « C’est un risque de division du monde qui se joue en raison des conséquences directes et indirectes du conflit », a-t-il fait savoir. Or l’alignement est aussi un risque de division au même titre que le non-alignement.

Pourtant, le non-alignement est une forme d’alignement. Mais celle-ci n’arrange pas l’occident. Qu’on le veuille ou pas la « fragmentation » du monde que redoute Macron est une question latente. La Chine est obligée d’être solidaire de la Russie parce qu’elle a sous son empire, Taïwan qui se désolidarise. La Turquie ne peut pas rester un allié de confiance à Kiev avec le mouvement des Kurdes sur « son territoire ». Le Maroc ne peut pas rester indifférent à la situation de la Russie lorsqu’elle a la question du front Polisario qui agite sa diplomatie.

Pour le président français, recevoir le plus d’adhésion à l’axe occidental légitimerait davantage les sanctions imposées au pays « envahisseur ». « Qui peut prétendre ici que l’invasion de l’Ukraine ne justifie aucune sanction ? », a lancé Macron. Il en a déduit que « ceux qui se taisent aujourd’hui servent malgré eux la cause d’un nouvel impérialisme qui menace notre ordre international ».  

Tout comme si l’on était dans un partage de rôle, Emmanuel Macron se positionne dans un combat d’avant-gardiste de légitimation de l’intervention des occidents. Cela a été son leitmotiv dans les discours qu’il a donnés lors de sa tournée africaine à la fin du mois de juillet.  Au Cameroun, tout comme au Bénin, le chef de l’État français a répété à plusieurs reprises, avec les démonstrations qui siéent, l’inopportunité du « non-alignement ».

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