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Conseil de sécurité de l’ONU : Le plaidoyer de Joe Biden pour une institution « plus inclusive »

Une fois encore la question de la refondation des organes de l’Onu surgit dans la plus haute sphère de l’institution. Elle est une revendication légitime de la part des pays membres. Même si elle a toujours reçu un écho favorable, cette fois, elle a été amplifiée par le président des États-Unis, le plus grand contributeur des Nations Unies.

Joe Biden l’a exprimé clairement : « Je crois aussi que le temps est venu où cette institution doit devenir plus inclusive afin de mieux répondre aux besoins du monde d’aujourd’hui ». La principale demande, la plus répétée est l’ouverture du conseil de sécurité de l’ONU qui est l’organe politique de l’institution.

En effet, depuis sa création à la fin de la deuxième guerre mondiale, le conseil de sécurité, à partir de 1965 est composé de cinq (05) membres permanents et de 10 membres non permanents qui sont élus pour deux ans à la majorité des deux tiers par l’Assemblée générale des Nations unies. La moitié des 10 est renouvelée tous les ans.

C’est une question essentielle dont la non-résolution pourrait paralyser le fonctionnement efficace de l’institution. Pour Geoffrey Onyeama, ministre nigériane des Affaires étrangères, « Il y a par exemple, pour les pays africains, un besoin d’avoir des réformes des Nations unies, parce que les Nations unies est une organisation qui a été créée au lendemain de la deuxième guerre mondiale et qui n’est pas aussi inclusive », s’est-il exprimé en marge de cette 77ème assemblée générale. C’est un sentiment de discrimination que partagent maints États de n’être impliqués dans le fonctionnement même de l’appareil onusien. Geoffrey onyeama l’a signifié clairement : « ce sont les gagnants de cette guerre (Ndlr : deuxième guerre mondiale) qui ont constitué le Conseil de sécurité et la plupart des pays membres des Nations unies n’étaient pas là quand ça a été créé. Donc, il y a, au fond, cet aspect de cette organisation qui ne correspond plus à la réalité actuelle ». 

Les États-Unis, dans leur rôle de gendarme du monde, anticipe sur les frondes et les réticences qui pourront naître, de la non-ouverture du conseil de sécurité à d’autres membres. « C’est aussi pourquoi les États-Unis soutiennent l’augmentation du nombre de représentants permanents et non permanents du Conseil. Cela implique des sièges permanents pour des nations que nous soutenons depuis longtemps et des sièges permanents pour des pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes », a déclaré le président américain.

Avant Joe Biden, c’est Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine, et président du Sénégal, qui a porté le même plaidoyer. « Il est temps de vaincre les réticences et déconstruire les narratifs qui persistent à confiner l’Afrique à la marge des cercles décisionnels. Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité, telle que reflétée dans le Consensus d’Ezulwini », a-t-il plaidé. 

En revanche, l’élargissement du conseil de sécurité pose aussi la question du droit de veto. À la vérité, c’est surtout cette prérogative dont bénéficient les cinq (05) membres permanents qui suscite plus d’inquiétudes. D’aucuns craignent son usage abusif et d’autres s’inquiètent de l’érosion de son efficacité, à l’instar de Joe Biden : « Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis y compris, doivent systématiquement soutenir et défendre la charte des Nations unies, et s’abstenir de faire usage de leur droit de veto, sauf dans des situations rares et extraordinaires, afin de garantir que le Conseil reste crédible et efficace ». En fait, reconnaître cette prérogative à un nombre plus large de membres permanents limiterait d’autant le pouvoir qu’en retirent les cinq membres permanents actuels ; cela amenuiserait le privilège exclusif dont ils jouissent.

Les réflexions officielles sur la composition du Conseil de sécurité sont aussi vielles que la fin de la guerre froide. Dès 1993, un Groupe de travail chargé d’examiner la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l’augmentation du nombre de ses membres a été créé au sein de l’Assemblée générale. Mais depuis, la question de l’élargissement est relancée sporadiquement, sans que l’on puisse déceler d’avancées significatives.

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