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AG de l’ONU : Le Mali s’en prend aux Nations Unies , à la France, à la Côte d’Ivoire et au Niger

Republic of Mali's Prime Minister Abdoulaye Maiga addresses the 77th Session of the United Nations General Assembly at U.N. Headquarters in New York City, U.S., September 24, 2022. REUTERS/Eduardo Munoz

C’est à la tribune des Nations unies que le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali a réaffirmé les oppositions de son pays. À la 77ème assemblée générale de l’ONU, il a qualifié les autorités françaises de « junte au service de l’obscurantisme ». Il a également adressé des critiques à plusieurs responsables africains et au secrétaire général de l’ONU.

Le Premier ministre par intérim a rejeté les déclarations du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui a affirmé, il y a quelques jours lors d’une interview à RFI et France 24, que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet n’étaient pas des « mercenaires », contredisant les accusations de Bamako.

« Souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique », a lancé le colonel, réaffirmant que l’affaire est  « bilatérale et judiciaire ». M. le secrétaire général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements », a-t-il ajouté, avant de répéter sa demande d’une réforme de la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali, la Minusma, en cours de revue par l’ONU.

Le colonel Maïga a également vertement critiqué plusieurs responsables africains, comme le président nigérien Mohamed Bazoum, qu’il a accusé de ne pas être nigérien, ou le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, en décrivant la « manœuvre » permettant à un président de « conserver le pouvoir pour lui seul et son clan » en changeant la Constitution pour obtenir un troisième mandat.

Il a également accusé le président en exercice de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, de « mimétisme » des Nations unies.

« Il est important de lui préciser que le secrétaire général des Nations unies n’est pas un chef d’Etat et le président en exercice de la Cédéao n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la Cédéao », a-t-il déclaré.

Pour certains Maliens, un discours qui a défendu la dignité du Mali

Au Mali, le discours du Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, est soutenu par certains qui se sont reconnus dans les propos de leur représentant. Les autorités ont aussi largement communiqué à ce propos, notamment sur les réseaux sociaux.

« Je suis à 100% solidaire de ce discours, de son contenu, de sa forme et de tout ce qu’il comporte. Nous sommes dans une refondation, nous voulons nous engager dans cette refondation et je crois que la moindre des choses est que les uns et les autres nous respectent par rapport à cet événement, à cette volonté de refondation », déclare le secrétaire général adjoint de l’URD, un parti représenté au gouvernement.

Pour la société civile de la diaspora malienne, les propos véhéments du Premier ministre par intérim ne surprennent pas.

« Rien de surprenant dans la mesure où depuis un an, il n’y a pas vraiment eu de réponse aux questions et aux nombreuses accusations que le Mali a portées, donc il s’agit juste d’une répétition de ce qui a été dit il y a un an. Le discours a été plus virulent parce qu’il s’est passé plus de choses depuis un an et le ressenti est négatif au niveau de la population », explique Samba Gassama, membre de la société civile de la diaspora malienne.

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