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Guinée : Ouverture du procès du massacre du 28 septembre 

Ce mercredi 28 septembre, s’ouvre à Conakry, le procès des onze personnes accusées d’avoir eu une part de responsabilité dans le viol et le massacre de plus de 150 manifestants, en répression à un rassemblement de l’opposition organisé dans un stade en 2009. L’ancien chef de la junte et 10 autres accusés sont attendus à la barre.

Moussa Dadis Camara a accédé au pouvoir en décembre 2008 à la suite d’un coup d’État contre Lansana Conté (24 ans au pouvoir). L’officier militaire ayant promis de ne pas se présenter aux élections revient sur sa décision. L’opposition et la société civile ont alors décidé de la tenue d’une manifestation pacifique -interdite par la junte- en contestation. Des centaines de personnes se sont réunies au stade du 28 septembre et une répression sanglante s’en est suivie.

Le bilan est lourd : plus de 150 morts, plus de 100 femmes violées et plus de 1 400 blessés ont été recensés par une commission d’enquête des Nations unies. « C’était comme dans une jungle; ça courait partout, les enfants, les jeunes sautaient par-dessus les murs tandis que les militaires leur tiraient dessus. Les plus chanceux parvenaient à s’échapper, même blessés, alors que d’autres tombaient du mauvais côté avant d’être achevés », a témoigné Mouctar Bah correspondant de l’AFP à Conakry.

Devant la gravité des faits, treize ans plus tard, le procès de cette journée d’horreur s’ouvre à Conakry sous les augures d’une nouvelle junte au pouvoir. L’affaire judiciaire considérée comme “un crime contre l’humanité” va durer des mois.

Me Antoine Pépé Lamah, l’avocat de l’ancien chef de la junte, Dadis Camara estime que  “c’est une aubaine qui est accordée au capitaine Moussa Dadis Camara de laver son honneur, sa dignité et son intégrité”. L’ancien chef de la junte est de retour dans son pays pour le procès, il vit depuis 2010 en exil au Burkina Faso.

Pour le gouvernement de transition de la Guinée, “c’est à l’État d’assurer sa part de responsabilité en apportant des ressources, mais aussi en intégrant l’histoire collective, ces vérités que nous entendrons des procès et la pédagogie nécessaire pour que ces histoires ne se répètent pas dans notre pays”, a déclaré le porte parole, Moussa Gaoual Diallo, dans un entretien avec RFI.

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