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Visite d’Elisabeth Borne en Algérie : Une accélération pour l’approvisionnement énergétique ?

Il s’est écoulé seulement un mois et demi environ entre la visite officielle d’Emmanuel Macron en Algérie et celle de sa Première ministre. Elisabeth Borne était ce dimanche 09 octobre 2022 à Alger. Accompagnée d’une forte délégation ministérielle (15 ministres), elle entend renforcer la coopération entre son pays et Algérie. Officiellement « C’est une étape pour bâtir des coopérations plus denses encore entre la France et l’Algérie », a déclaré la cheffe du gouvernement français devant la presse. A l’occasion le Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), s’est réuni. Une première depuis 2017.

Au menu de cette visite, la signature d’accords bilatéraux de coopération économique, sur la mobilité ou culturels. C’est le tout premier voyage à l’étranger d’Élisabeth Borne en sa qualité de Première ministre. Pour elle, ce voyage est le « signe fort » de l’« atmosphère de confiance et de fraternité » qui doit prévaloir entre les deux pays. Le partenariat entre la France et l’Algérie vise à « renforcer » : l’économie pour « développer le commerce, l’innovation et créer des emplois », la mobilité et les visas, ainsi que la jeunesse via des coopérations éducatives et culturelles accrues.

L’Algérie une alternative énergétique

Avec la situation énergétique difficile que traversent l’Europe et la France, il est impensable qu’une visite de ce genre ne porte à l’ordre du jour, des questions d’approvisionnement énergétique. Aujourd’hui, la Russie ne fournit que 9% du gaz de l’Union européenne (UE), contre environ 40% au début de la guerre en Ukraine.

Dixième producteur mondial de gaz naturel, septième exportateur, relié au continent européen par des gazoducs et doté d’infrastructures permettant d’exporter son gaz naturel liquéfié (GNL) : sur le papier, le pays hôte d’Élisabeth Borne a tout attrait pour bénéficier d’une attention particulière de la France. Selon Abdelmadjid Attar, « l’Algérie a non seulement les ressources énergétiques, qu’elles soient fossiles ou renouvelables, mais aussi les moyens humains et réglementaires pour se positionner en tant que partenaire de premier plan au sein du bassin méditerranéen et en particulier pour l’Europe ».

Les non-dits de la visite d’Élisabeth Borne

La démarche doit « s’accompagner d’une industrie du renouvelable, créatrice de beaucoup d’emplois », précise M Attar, en permettant à l’Algérie d’anticiper sa propre sécurité énergétique et de limiter la dépendance de l’économie nationale à l’exploitation pétrolière. Et, c’est à cela que s’emploie actuellement la diplomatie française.

Face à la raréfaction du gaz russe dans l’Union Européenne, l’Algérie est l’une des alternatives immédiates. En témoigne le ballet incessant à Alger des responsables européens ces derniers mois dont la Commissaire européenne à l’Energie lundi. En juillet, l’entreprise nationale pétrolière et gazière algérienne Sonatrach et la française Engie avaient conclu un accord sur le prix du gaz et annoncé leur « intention d’étendre leur partenariat sur le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz naturel ». La directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor, faisait d’ailleurs partie de la délégation d’Emmanuel Macron.

L’Algérie, c’est le troisième pays pétrolier d’Afrique avec 12,2 milliards de barils des réserves prouvées de pétrole en 2020. Elle réalise depuis le début de l’année, une performance opérationnelle remarquable, marquée par plusieurs découvertes significatives d’hydrocarbures.

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