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Le festival du Sahel revient à Lompoul, une zone touristique menacée par l’exploitation du Zircon

Après 7 ans d’arrêt, le Festival du Sahel va renaître à Lompoul où l’exploitation du Zircon pour au moins 5 ans va mettre à l’arrêt plusieurs sites touristiques. Prévue du 4 au 6 novembre, cette édition va accueillir l’Orchestra Baobab et Cheikh Lô pour trois jours de culture sous les étoiles et au cœur du désert.

“Le Festival du Sahel se veut un lieu de rencontre et d’échange des peuples du Sahel. Pour nous, c’est l’occasion, pendant trois jours, de montrer une autre facette de cet espace, de présenter une partie de notre culture”, a déclaré en conférence de presse le promoteur de l’événement, Abdoulaye Savaré.

La Grande Côte Opérations (GCO) (société d’exploitation du Zircon au Sénégal) est le principal sponsor du festival du Sahel. Mais l’exploitation du minerai dans cette zone menace la poursuite des activités culturelles et va entraîner la fermeture de plusieurs établissements hôteliers accueillant des milliers de touristes chaque année. “Ce qui va faire mal, ce sera l’impact que ça va faire sur le peu d’emploi qu’on a localement”, se désole Mamadou Sène, gérant d’un campement dans un reportage de la radio du monde.

Les habitants de cette localité vivent en grande partie des activités touristiques et du maraîchage. “Il y a aussi les camps touristiques. C’est pour cela que nous avons déjà engagé un certain nombre de pourparlers avec l’État d’abord, mais également avec le service touristique régional”, a rassuré Daour Dieng, président du conseil d’administration de GCO.

Plusieurs hôtels ont annoncé leur délocalisation d’ici la fin de l’année 2022. Lompoul, lieu touristique qui accueille chaque année des milliers de touristes, se verra fermé au public pour l’exploitation de la 4ème réserve mondiale de Zircon, un minerai utilisé pour la fabrication de matériaux de construction, dans la joaillerie ou dans l’industrie nucléaire.

Pour le président de la coopérative des producteurs agricoles de Lompoul, Adama Ndiaye, les populations sont inquiètes. “Les agriculteurs sont liés à la terre. Les champs sont des sources de vie. Il y a des membres de la coopérative qui nous interpellent : quand et comment seront-ils déplacés, et où ? Nous n’avons pas les informations”, a-t-il affirmé.

La GCO, du groupe minier Eramet, s’est auparavant heurtée aux populations de Diogo ( site qui accueille également l’exploitation du Zircon dans la région de Thiès) qui réclamait plus d’actions de l’entreprise installée dans la localité depuis plusieurs années. De son côté, l’entreprise s’est engagée à limiter l’impact social et environnemental de ses activités et à davantage soutenir les projets sociaux.

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