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Faudrait-il davantage inclure les femmes et les jeunes dans la lutte pour la paix au Sahel ?

Le forum de Dakar sur la paix et la sécurité s’est achevé à Dakar mardi 25 octobre, il a réuni les grands décideurs de la sous-région qui ont abordé les questions de paix et de sécurité dans la zone Sahel. Ces échanges ne font pas forcément échos du rôle que devraient jouer les femmes et les jeunes dans la lutte pour la sécurité en Afrique.

Selon des prévisions, 1 jeune sur 3 vivra en Afrique d’ici 2050. Et alors que le marché du travail accueille chaque année 10 à 12 millions de nouveaux demandeurs d’emplois, “seuls 3 millions d’emplois formels sont créés chaque année », informe un programme de la Banque Africaine de Développement (BAD). Des études ont par ailleurs révélé que la majorité des personnes qui s’engage dans des conflits armés sont âgées entre 17 et 40 ans. 

Et pourtant, la résolution 1325 du conseil de sécurité de l’ONU du 31 octobre 2000 soulignait l’importance “d’une pleine participation active des femmes à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu’à l’édification et au maintien de la paix ». La résolution va plus loin en incluant les jeunes en 2015 pour leur participation dans toutes les initiatives de paix et de sécurité.

Les femmes sont une couche vulnérable en temps de conflit, les inclure dans les processus de paix est un “pas de géant”, a affirmé António Guterres, secrétaire général de L’ONU. Mais les chiffres sont encore faibles : “entre 1995 et 2019, les femmes constituaient à peine 13% des négociateurs, 6% des médiateurs et 6% des signataires des principaux processus de paix”, a indiqué la vice-secrétaire générale de l’organisation, Amina Mohammed.

Alors comment les jeunes peuvent-ils s’engager pour leur pays dans le processus de promotion de la paix ? En participant activement au développement de leurs communautés à travers l’art, le sport, la culture… pour promouvoir des actions de paix, indiquent des organisations. Par exemple, en RDC, au Soudan du Sud et au Nigéria, des actions collectives de jeunes ont contribué à apaiser les tensions sociales. “Lorsqu’on ouvre la porte à l’inclusion et à la participation, on fait un pas-de-géant vers la prévention des conflits et de la consolidation de la paix”, a dit Mme Mohammed.

Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères, estime que le forum de Dakar sur la paix et la sécurité permet de créer un espace de dialogue et de travail pour que les Etats trouvent des solutions communes à des conflits interconnectés et qui gagnent du terrain.

Les processus de lutte contre le terrorisme ont jeté une couche supplémentaire sur les problèmes déjà existant en Afrique tels que la pauvreté ou l’accès aux soins de santé. Et 20 ans après la résolution de l’ONU sur l’inclusion des femmes dans les processus de paix et 7 ans après la résolution sur les jeunes, les actions entreprises sont encore loin du compte.

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