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Sénégal : Où en est l’enquête sur les événements de mars 2021 ?

La nouvelle convocation de Ousmane Sonko ce 3 novembre dans l’affaire « Sweet Beauty », fait redouter des risques de manifestations. À cet effet, un gros arsenal sécuritaire a été déployé dans la capitale sénégalaise.

Le 3 mars 2021, alors qu’il se rendait au tribunal pour répondre aux accusations de viols et menaces de mort sur une masseuse du nom de Adji Sarr, Ousmane Sonko est arrêté à hauteur de Mermoz pour motif de trouble à l’ordre public, alors qu’un gros cortège composé de partisans et de sympathisants le suivait. Il s’en est alors suivi une série de manifestations dans plusieurs localités sénégalaises. En 5 jours, 14 personnes ont été tuées et près de 600 personnes ont été blessées selon la Croix-Rouge Sénégalaise.

Suite à celui, le gouvernement avait annoncé la mise en place d’une commission d’enquête « indépendante et impartiale » afin de « rétablir la vérité et situer les responsabilités ». « C’est une commission ouverte et les membres de l’opposition et de la société civile pourront y être », avait alors fait savoir le ministre des Forces armées Sidiki Kaba. Plus d’un an après ces annonces, rien n’a été fait.

« Une Commission d’enquête annoncée en grande pompe après les événements de mars 2021 et qui n’existe pas. Aucun acte la créant n’a été publié. Des victimes et des familles de victimes qui ont porté plainte depuis plus d’un an sans qu’aucun acte d’instruction n’ait été posé » s’était désolé sur Twitter le directeur exécutif de la section d’Amnesty International au Sénégal, Seydi Gassama.

Cette longue attente laisse craindre un risque d’impunité chez les familles des victimes qui réclament justice, surtout au regard de la déclaration du ministre de l’Intérieur dans un discours datant du 5 mars 2021. Antoine Diome avait qualifié les manifestations d’ « actes de terrorisme et de banditisme » et dénoncé la présence de « forces occultes » derrière ce soulèvement populaire.

« Les autorités sénégalaises doivent être transparentes sur l’évolution de l’enquête en cours, faire suite aux plaintes déposées par certaines familles de victimes et permettre aux victimes et à leurs familles de participer au processus judiciaire. L’impunité de l’usage excessif de la force au Sénégal, y compris l’usage illégal d’armes à feu doit cesser », a déclaré Sadikh Niass, Secrétaire Général de la RADDHO.

La mise en place de cette commission semble au point mort, mais avec l’appui des organisations de défense des droits de l’homme, les familles des victimes mettre la pression sur l’État du Sénégal pour que justice soit faite.

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