Douze ans après son magistère à la tête du Brésil, Lula da Silva retrouve le chemin du palais de l’Aurore ( Palácio da Alvorada en portugais). Les Brésiliens, nostalgiques de son règne, ont voté en faveur du candidat du Parti Travailliste même si c’est une victoire très étriquée. Le score de 50,9 % est une première dans l’histoire politique du pays.
Élu président de la République lors de l’élection présidentielle de 2002 face à José Serra (PSDB) avec pour colistier le centriste José Alencar, il est réélu en 2006 en l’emportant une nouvelle fois sur le candidat du PSDB, cette fois-ci Geraldo Alckmin. Pour ces deux scrutins, il réunit respectivement 61,3 % et 60,8 % des suffrages exprimés au second tour.
La présidence de Lula était marquée par des programmes sociaux d’importance Capitale. D’abord la Bolsa Família (bourse familiale en français) est un programme social brésilien destiné à lutter contre la pauvreté. C’est un « programme conditionnel » dans lequel le versement d’aides est conditionné à certaines obligations d’éducation mais qui se rapproche néanmoins du concept de revenu de base. Ensuite, Fome Zero (en français faim zéro) est un programme ayant pour objectif d’éradiquer la faim et l’extrême pauvreté au Brésil. L’efficacité et les résultats encourageants produits par ces programmes ont inscrit Lula da Silva dans la mémoire de nombre de Brésiliens comme un modèle de développeur à partir du social. Ne pouvant pas briguer un autre mandat en 2010, il a fait de sa cheffe de cabinet, Dilma Rousseff, sa dauphine dont il a énormément contribué à l’élection.
Alors qu’il est soupçonné de corruption et de blanchiment d’argent dans l’affaire Petrobras, Dilma Rousseff le nomme en 2016 ministre de la Maison civile, mais cette nomination controversée est aussitôt suspendue par la justice. En 2018, il est condamné en appel à douze ans de prison. Alors qu’il est désigné candidat du PT à l’élection présidentielle de 2018, pour laquelle il est donné favori, il est emprisonné et déclaré inéligible, avant d’être condamné dans une autre affaire.
En 2021, le Tribunal suprême fédéral reconnaît la partialité du juge Sergio Moro, qui l’avait fait condamner, et annule ses deux condamnations pour vice de forme. Cette décision permet à Lula de se présenter à l’élection présidentielle de 2022, avec son ancien adversaire de droite Geraldo Alckmin comme colistier à la vice-présidence.
Il faut reconnaître que c’est un retour très difficile face au président sortant Jair Bolsonaro dont la cote de popularité a drastiquement augmenté pendant la campagne présidentielle. Nonobstant, une large frange de Brésiliens sont impatients de revivre l’ère Lula caractérisée par le social au cœur de l’action gouvernementale.
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