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Mariama Bâ, une écrivaine intemporelle

L’écrivain est connu et sa maîtrise des mots ne fait aucun doute, alors que son élan littéraire s’interrompt au bout de deux livres, Mariama Bâ reste l’une des plus grandes romancières sénégalaises du 19è siècle. Ses œuvres sont une vitrine de la société, et cela, 40 ans après leur publication. L’institutrice née à Dakar en 1929, mariée à trois reprises et mère de neuf enfants maîtrise ses sujets à la perfection. Son expérience personnelle avec le mariage et sa place de femme sénégalaise ont longuement contribué au succès de ses oeuvres.

Mariama Bâ publie “Une si longue lettre”, écrit sous forme épistolaire, en 1979 : le succès est instantané. Le livre est traduit dans plusieurs langues à l’échelle internationale et elle remporte le Grand Prix littéraire d’Afrique noire. Mariama Bâ y narre l’histoire de Ramatoulaye Fall, une veuve dont la vie maritale n’a pas été de tout repos. Le livre évoque les conditions de la femme dans une société musulmane et traditionnelle, la pauvreté, les joies et les peines endurées par la femme, les relations hommes-femmes et la polygamie restent le centre du récit.

Les sujets traités dans ce roman font encore écho dans le pays et son deuxième roman, Un chant écarlate (1982), publié après sa mort confirme le talent de l’écrivaine. L’ancienne pensionnaire de l’école normale de Rufisque y dépeint les réalités du pays sous l’angle des problématiques sociales. Encore une fois, son génie littéraire esquisse les portraits de ses personnages : des femmes fortes aux caractères trempées avec en fil conducteur les exigences sociétales, le poids des traditions, l’émancipation de la femme, le choc des cultures.

Sa vision de la société sénégalaise est encore d’actualité. Mariama Bâ reste une des grandes pionnières de la défense des droits des femmes. Elle meurt en 1981, à l’âge de 52 ans, deux ans après la publication de ‘Une si longue lettre’ des suites d’une maladie. Aujourd’hui, l’héritage de Mariama Bâ est ancré dans la mémoire africaine. Les problématiques qu’elle a soulevées dans les années 1980 restent les mêmes, 40 ans plus tard. La vision poussée de l’auteur prend ainsi tout son sens et invite à la réflexion et au questionnement sur la place de la femme dans la société sénégalaise et africaine en général.

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