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Sommet de la Francophonie : La lutte contre les maladies tropicales au chapitre d’une table ronde à Djerba

À Djerba, plusieurs experts francophones ont appelé les leaders et les structures de l’Organisation Internationale de la Francophonie à accélérer la mise en œuvre de leurs engagements pris lors du sommet de Yerevan en 2018.

Organisée au pavillon du Sénégal sous le thème « Renouveler l’engagement pour lutter contre les MTNs en Afrique francophone » la table ronde a réuni, 18 novembre des principales parties prenantes des maladies tropicales négligées. Cette table ronde, pour le compte du 18ème sommet de la Francophonie, a enregistré la présence de personnalités éminentes. Il s’agit notamment de Ndioro Ndiaye, Coordonnatrice du Réseau Francophone pour l’Égalité Femme-Homme de l’OIF, Dr. Jean Jannin, Président de la Société Francophone de Médecine Tropicale et Santé Internationale, Professeur Issiaka Sombie, Directeur par intérim de la Direction de la santé publique et de la recherche à l’Organisation Ouest Africaine de la Santé, Docteur Abdellatif Fakhfakh, expert en organisation internationale à la mission permanente des Emirates Arabes Unies auprès des Nations Unis à Genève, Docteur Odry Agbessi, directrice exécutive de l’ONG “Vie Ma Vie”, Madame Hantasoa Fida Cyrille, conseillère diplomatique du Président du Sénat de Madagascar et Monsieur Jacques Krabal le secrétaire général de l’assemblée parlementaire de la Francophonie, qui a milité pour la démocratisation des vaccins en Afrique.

Ndioro Ndiaye, Coordonnatrice du Réseau Francophone pour l’Égalité Femme-Homme de l’OIF, pour raviver le soutien des États membres à la résolution de 2018 dans le contexte de la Déclaration de Kigali. Madame Ndiaye a mis l’accent sur l’importance de partir en action pour activer la résolution adoptée par l’OIF, assurer son suivi et son évolution.

De son côté, Dr. Jean Jannin,Président de la Société Francophone de Médecine tropicale et Santé Internationale, est revenu sur les origines des MTN en soulignant le lien entre la pauvreté, les maladies tropicales négligées et les droits de l’homme notamment les femmes et les enfants. Il a ainsi rappelé l’importance de l’accès aux vaccins et aux médicaments. L’accès aux médicaments des vingts maladies tropicales négligées sont disponibles gratuitement et distribués soit par les extérieurs ou les équipes de l’Organisation Mondiales de la Santé (OMS).

De même, Professeur Issiaka Sombie, Directeur par intérim de la Direction de la santé publique et de la recherche à l’Organisation Ouest Africaine de la Santé, a rappelé de l’importance de tirer des leçons des expériences précédentes pour lutter contre les MTN en mettant l’accent sur l’importance de la recherche pour améliorer les diagnostics.  Des projets de coopération ont d’ailleurs été mis en place dont l’objectif est la restructuration des institutions et la mise en œuvre du traitement sur le terrain. Selon professeur Sombie, l’objectif de son institution est de créer une plateforme régionale et coordonner entre les différentes parties afin de partager les expériences et déduire les leçons nécessaires.

Parmi les 26 pays de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en Afrique subsaharienne, où le fardeau des MTNs est particulièrement lourd, plus de 200 millions de personnes, ou à peu près deux sur trois individus, sont à risque de contracter une MTN.

L’événement a été clôturé par l’annonce et la consolidation des recommandations d’experts qui devront raviver le débat autour de ses maladies évitables et dangereuses et motiver les engagements politiques pour leurs éliminations en Afrique francophone.

Notons que les maladies tropicales négligées (MTN) constituent un groupe diversifié de 20 affections qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles touchent plus d’un milliard de personnes pour la plupart pauvres.  Elles sont dues à divers agents pathogènes (virus, bactéries, parasites, champignons et toxines). Ces maladies ont des conséquences sanitaires, sociales et économiques désastreuses pour plus d’un milliard de personnes. Ces maladies sont : Ulcère de Buruli, maladie de Chagas, dengue et chikungunya, dracunculose, échinococcose, trématodoses d’origine alimentaire, trypanosomiase humaine africaine, leishmaniose, lèpre, filariose lymphatique, mycétome, chromoblastomycose et autres mycoses profondes, onchocercose, rage, gale et autres ectoparasitoses, schistosomiase, géohelminthiases, envenimation par morsures de serpent, taeniasis/cysticercosis, trachome et pian.