International

Côte d’Ivoire : le procès de l’attentat de Grand-Bassam s’ouvre avec un premier accusé entendu

Sur une liste de 18 accusés publiée par le tribunal, seuls 4 personnes sont présentes à l’ouverture du procès ce mercredi 30 novembre à Abidjan. Ils sont 18 à être jugés depuis ce mercredi pour « assassinat », « tentative d’assassinat », « actes de terrorisme », « recel de malfaiteurs », coups et blessures volontaires par armes à feu, détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre. Mais cet après-midi, seuls quatre accusés étaient présents au tribunal criminel d’Abidjan. Prosper Kouassi, un avocat de la défense représentant les détenus a précisé « On nous a présenté les quatre personnes, ce sont les quatre personnes que nous allons défendre ».

L’audition d’un premier accusé, Mohamed Cissé, a permis d’en savoir un peu plus sur l’affaire. L’homme se présente comme un chauffeur résidant dans la commune de Port-Bouet, où Kounta Dallah, considéré comme l’un des cerveaux de l’attentat, a loué une maison début 2016. « C’est un marabout, une famille très respectée au Mali », précise Mohamed Cissé, pour justifier le choix de son client. Sa voiture, c’est son gagne-pain, insiste-t-il, selon Rfi.

Kounta Dallah est accusé d’avoir « supervisé l’attentat de bout en bout ». Mohamed Cissé raconte l’avoir emmené sur la plage de Grand-Bassam, en compagnie d’une autre personne. Le soir de l’attaque terroriste, Mohamed Cissé appelle son client pour le mettre en garde : « Il y a un attentat en Côte d’Ivoire, si vous ne faites pas attention, ils vont vous rafler ».

Il affirme aussi l’avoir ramené à l’aéroport le lendemain de l’attentat. Kounta Dallah lui aurait alors remis le véhicule dans lequel avaient été cachées les armes, avant de rentrer à Bamako. Bousculé par les questions du président de la cour, Mohamed Cissé assure s’être cantonné à son travail. « Je suis chauffeur, je vis de la conduite », explique-t-il. Quand son avocat lui demande s’il aurait agi ainsi, s’il avait eu connaissance de tous ces événements, Mohamed Cissé éclate en sanglots : « Si je savais, je n’allais pas l’aider. »

La tuerie le 13 mars 2016 à la station balnéaire de Grand-Bassam avait fait 19 morts. Elle a ensuite été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique. Il s’agissait de la première attaque terroriste de ce type dans le pays, et elle a renforcé les craintes d’une propagation de l’extrémisme islamique vers le sud à partir du Mali et du Burkina Faso voisins.

Près de 16 témoins seront ensuite appelés à faire des dépositions au cours de cette procédure. Le procès doit durer trois semaines. Il reprendra ce jeudi, pour s’achever le 22 décembre.

error: Content is protected !!