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Célébration des 4 ans du Musée des civilisations noires : “les déchets, c’est de l’or” (Pr Mame Demba Thiam)

Dans le cadre de la célébration du 4e anniversaire du Musée des civilisations noires (MCN), une cérémonie de présentation et de dédicace du livre du Professeur Mame Demba Thiam “Saleté, propreté : culture, civilisation, enjeux” a été organisée ce mardi 6 décembre. Alors que le musée s’apprête à accueillir une « Galerie de l’incivisme », le professeur Thiam estime que le Sénégal est passé d’une culture « hygiéniste à prolongement de l’approche des maîtres colonisateurs à des essais de gestion suivant des considérations des sociétés européennes, italiennes en plus des Français”.

“C’est un sujet qui soulève des questions de culture, de civilisation et d’enjeux. Il tend donc à nous dire ce qui explique du point de vue historique comment est-ce que les déchets sont pris en charge du point de vue institutionnel et particulièrement du point de vue politique”, a expliqué le Professeur titulaire des universités.

Le directeur du MCN attribue un style particulier à l’auteur, celui de la provocation par les mots. Il ne provoque pas “simplement pour provoquer ou énerver, il provoque pour ensuite essayer d’instruire. Derrière chaque provocation, il y a une leçon de vie et si vous regardez le sous-titrage du livre, c’est “culture civilisations et enjeux. Et je pense que cette référence à la culture est extrêmement importante et c’est là où la provocation apparaît parce qu’on n’a pas une culture de la saleté. On a d’abord une culture de la propreté”, a dit le Pr Hamady Bocoum.

“En lisant le livre, j’ai le sentiment que cette saleté dont on parle aujourd’hui est une fille de la colonisation parce qu’il y a eu un développement urbain extrêmement important, mais il y a eu aussi, une ségrégation urbaine extrêmement forte. Les plateaux ont été aménagés, ensuite, on crée une zone non aedificandi entre les indigènes et les colons : ici, par exemple, c’est la médina”, a-t-il dit.

Le livre évoque la prise en charge des déchets dans la ville de Dakar mais également les problèmes de construction qui sont en grande partie responsables des problèmes d’assainissement observés dans la ville. Comme c’est le cas par exemple des canalisations qui se sont transformées en dépotoir d’ordures alors qu’à l’origine, elles servaient de moyens d’évacuation des eaux de pluies.

Pour le professeur Thiam, les déchets ont aussi un sens étymologique et des aspects économiques. Les déchets ont “des enjeux financiers tellement importants qu’une boutade assez célèbre disait que les déchets, c’est de l’or, que l’on appelle Ordures”, a-t-il dit.

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