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Mali : La junte cédera-t-elle à l’ultimatum imposé par la CEDEAO pour libérer les soldats ivoiriens?

Le sommet de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) tenu ce dimanche 4 décembre à Abuja au Nigeria s’est penché sur les transitions militaires dans la région. Mais il a également tapé sur la table concernant l’affaire des 46 militaires ivoiriens arrêtés par la junte au Mali. Les chefs d’État ont sommé le Mali du colonel Assimi Goïta de libérer les 46 militaires ivoiriens que Bamako a détenus depuis le 10 juillet, les qualifiant de « mercenaires ».

L’ultimatum de l’organisation sous régionale court jusqu’au 1er janvier 2023 et c’est le président togolais Faure Gnassingbé, médiateur désigné par le Mali, qui est chargé de se rendre sur les bords du Djoliba pour passer le message à la junte militaire malienne.

Si l’on prend en compte les antécédents de la junte avec l’organisation régionale, il est probable que le gouvernement malien de transition oppose un refus d’obtempérer. La souveraineté du pays et son droit à l’autodétermination est le premier argument que brandissent les militaires au pouvoir.

L’on se souvient encore de la joute verbale à laquelle s’est donné le Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga à la tribune de l’ONU. « Il est important de lui préciser que le secrétaire général des Nations unies n’est pas un chef d’Etat et le président en exercice de la Cédéao n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la Cédéao », a-t-il déclaré à la 77ème assemblée générale de l’ONU. « Souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique », a lancé le colonel Maïga, réaffirmant que l’affaire est  « bilatérale et judiciaire » M. le secrétaire général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements », a-t-il ajouté. Depuis lors, il n’y a aucune inflexion de la position du Mali dans cette affaire de 46 soldats ivoiriens.

Or la Cédéao se trouve, elle-même, comme tiraillée entre diverses préoccupations, car depuis quelques temps déjà, elle a mal à sa crédibilité. De plus en plus, il se trouve des opinions qui ne se cachent plus pour la traiter de « syndicat de chefs d’Etat », volontiers protectrice de ceux qui nous dirigent, mais sans aucune forme de sollicitude pour les peuples que ceux-ci gouvernent. Ce qui, aux yeux de certains purs et durs de ses détracteurs, justifie amplement coup d’Etats, déstabilisations et autres insurrections.

Visiblement, le Mali n’entend pas relâcher les 46 soldats ivoiriens sous aucune pression ou menace que ce soit. Et si la CEDEAO doit obtenir gain de cause pour la Côte d’Ivoire, cela risque une fois encore de découler sur un bras de fer entre l’organisation régionale et la junte militaire malienne.  

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