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Sommet États-Unis-Afrique : « Nous devons faire partie des solutions et pas seulement un sujet de discussion » (Macky Sall)

Macky Sall. Carmen Abd Ali pour le New York Times

En marge du Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique à Washington du 13 au 15 décembre 2022, le président de la République du Sénégal, président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall, a accordé une interview au New York Times. Il a abordé dans cet entretien, la place que le continent africain doit occuper dans les institutions mondiales. Il a aussi évoqué ce que l’Afrique espère tirer du sommet initié par le président américain Joe Biden.

Pour le chef de l’Ua, l’Afrique est un vaste continent, avec 1,4 milliard d’habitants et un PIB de 2,7 billions de dollars. Mais elle est encore à la périphérie, déplore Macky Sall. « Quand nous décidons du destin du monde, il doit y avoir plus de place pour l’Afrique. Au G20. Au Conseil de sécurité des Nations Unies », plaide-t-il.

Selon lui, les pays développés et en développement doivent communiquer davantage. « Nous devons faire partie des solutions et pas seulement un sujet de discussion », a-t-il insisté.

Depuis son accession à la présidence de l’Union africaine, Macky Sall a toujours plaidé pour l’obtention de deux sièges permanents avec droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies. « Le système actuel a été défini en 1946. Il est temps de se pencher sur la configuration globale actuelle. Le monde d’aujourd’hui ne peut pas continuer à fonctionner comme en 1946. La quasi-totalité du continent africain, à l’exception de l’Ethiopie, était alors sous colonisation. Nous n’avions aucune liberté », a rappelé le président Sall.

Il a ainsi demandé une gouvernance inclusive. Sinon, dit-il, le système ne sera plus crédible. « Mais ceux qui doivent l’accepter sont d’abord les cinq membres permanents qui ont le privilège du droit de veto. C’est difficile. Mais la représentation doit être améliorée », ajoute-t-il.

En ce qui concerne le sommet Etats-Unis-Afrique, le président en exercice de l’Union africaine (UA) espère des retombées positives. Selon lui, l’Afrique a besoin de choses plus concrètes, et « les États-Unis, en tant que pays le plus puissant du monde, peuvent stimuler cela, s’il y a une volonté politique ». 

« Il faut qu’ils acceptent d’investir un peu plus sur le continent. Pas d’aide, mais d’investissement. Nous ne demandons pas d’aumônes. Ce que nous demandons, c’est de pouvoir accéder aux marchés, et qu’il n’y ait pas trop de tensions qui se traduisent par une hausse des prix du blé, des engrais, comme nous l’avons vécu cette année. Cela a obligé nos États à subventionner, alors que nous souffrons déjà beaucoup du Covid et de la guerre en Ukraine », a expliqué Macky Sall.

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