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Sommet États-Unis/Afrique : Une preuve de l’intérêt géopolitique de l’administration Biden pour l’Afrique

Le sommet USA-Afrique s’est ouvert ce 13 décembre 2022 dans un contexte de crise géopolitique mondiale. Il s’agit du deuxième sommet après celui organisé par Barack Obama en 2014. Cela s’inscrit dans la continuité de la politique des Démocrates. Car en effet, Donald Trump avait toujours manifesté son désintérêt pour l’Afrique.

Pour l’administration Biden, l’intérêt géopolitique de l’Afrique est d’abord pour elle-même, car elle doit faire face à des conflits et à des tensions très importantes. Au centre du continent, à la frontière du Rwanda et de la RDC et au Sahel, face à la menace terroriste.

Dans cette zone, les États-Unis coopèrent militairement avec la France en fournissant du renseignement par leurs drones. Mais la France a quitté le Mali et sa présence au Burkina Faso est remise en question. Les États-Unis doivent s’adapter à cette nouvelle donne et ce sommet peut contribuer à trouver des solutions. Nonobstant ces deux pays sahéliens ne sont pas invité conformément aux sanctions de l’Union Africaine.

Les États-Unis veulent mettre l’accent sur l’importance des voix africaines sur la scène internationale. Et par ricochet, se rapprocher de l’Afrique, au moment où d’autres partenaires ont pris plus d’importance sur le continent, comme la Chine ou la Russie. L’administration américaine admet que l’influence russe sur le continent à travers le groupe Wagner est une source de préoccupation. Tout comme celle de la Chine. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a mis en garde les dirigeants africains contre le rôle « déstabilisateur » de ces deux pays.  « S’agissant de la Chine, on constate qu’elle étend son empreinte sur le continent quotidiennement (…) et cela pourrait avoir un effet déstabilisateur », tandis que la Russie « envoie des armes et des mercenaires », a affirmé Lloyd Austin.

Les sujets de discussions de ces trois jours sont variés : lutte contre le terrorisme, contre le changement climatique, sécurité alimentaire, économie ou encore Agoa, du nom de l’accord visant à faciliter les exportations africaines vers les États-Unis, et qui est prolongé jusqu’en 2025.

Les États-Unis « vont consacrer 55 milliards de dollars à l’Afrique sur trois ans », a annoncé Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain. Les fonds seraient consacrés à la santé et à la réponse au changement climatique.

L’investissement américain sur le contient est aussi un sujet d’attention. Un forum des affaires aura également lieu. « Je crois qu’il y a un fort intérêt à avoir davantage d’entreprises américaines qui investissent en Afrique, ce qui est mutuellement intéressant et les États-Unis sont derrière dans certains domaines de ce point de vue. », a suggéré Jon Temin vice-président des programmes politiques au centre Truman pour la politique nationale.

On note plusieurs variations dans l’approche nouvelle de Washington : changement de ton, dialogue, priorités et intérêts partagés. Ce mercredi, on parlera économie, puisqu’un forum des affaires est prévu avec une première intervention du président Biden. Toutefois, les organisateurs assurent que le président américain ne prévoit aucun aparté avec les participants au sommet. Le point culminant de la réception à la Maison Blanche jeudi 15 décembre. 

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