Economie Santé

BAD : Plus de 7,4 millions de dollars de don pour lutter contre les maladies tropicales négligées au Burkina Faso, au Niger et au Mali

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé, le 8 décembre 2022, l’octroi d’un don de 7 443 664 dollars, dans le cadre du projet « Infrastructure sanitaire de qualité de la CEDEAO pour lutter contre les maladies tropicales négligées », déployé aux frontières communes du Burkina Faso, du Niger et du Mali.

L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) sera l’agence d’exécution du projet, financé sur les ressources du Fonds africain de développement (FAD), le bras concessionnel de la BAD. Le FAD assume ainsi 90 % du coût total du projet, de près de 8,3 millions de dollars, l’OOAS couvrant le reste à charge.

Les maladies tropicales négligées englobent une vingtaine d’affections d’origine bactérienne, virale, parasitaire, fongique et non transmissibles. Selon le communiqué de la BAD, dans ces trois pays d’Afrique de l’Ouest, la schistosomiase, la filariose lymphatique, les géohelminthiases, l’onchocercose et le trachome sont les plus répandues, aux conséquences sanitaires, sociales et économiques dévastatrices.

Souvent associés à des déformations débilitantes et défigurantes, qui entraînent stigmatisation et discrimination, les maladies tropicales négligées y seraient la cause de 5,6 millions d’années de vie ajustée sur l’incapacité́ (AVAI), où elles affectent surtout les communautés pauvres et, de manière disproportionnée, les femmes et les enfants.

Le Burkina Faso, le Niger et le Mali, dont les populations n’ont pas suffisamment d’accès aux services sociaux de base, font partie des pays les plus pauvres du continent. La zone des trois frontières que cible le projet, s’avère aux prises avec une fragilité́ multidimensionnelle, entre instabilité politique, fragilité économique, problèmes sécuritaires et déplacements de populations (plus de 2,6 millions de déplacés internes et refugiés en septembre 2022, selon les données du HCR).

L’insécurité́ croissante y a entrainé la fermeture de 130 centres de santé et le déplacement forcé des populations exerce une pression croissante sur les services sociaux encore présents, rapporte la même source. Grâce au projet qui cible 30 districts sanitaires frontaliers (10 par pays), plusieurs établissements de santé vont être réhabilités et pourvus d’équipements en eau et assainissement adéquats, une quinzaine de laboratoires équipés, ainsi qu’une douzaine de magasins médicaux centraux, explique la BAD.

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