La série macabre continue sur les routes. Dimanche, vers 3h30 du matin, deux bus sont entrés en collision à Kaffrine tuant 39 personnes. C’est le bilan le plus mortel dans l’histoire du Sénégal.
Depuis plusieurs décennies les chiffres du nombre d’accidents de la route au Sénégal sont édifiants. Les causes sont multiples, mais le facteur humain est en tête dans la majorité des accidents. Véritable enjeu au Sénégal, les pouvoirs publics s’investissent avec des politiques de sécurité routière qui peinent parfois à être respectées. Chaque année 745 personnes, perdent la vie sur les routes selon l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser) soit en moyenne 2 décès jour.
Des annonces qui peinent à être appliquées
Suite au drame survenu à Kaffrine, le président de la République a annoncé la tenue d’une réunion interministérielle « pour la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs». Cette annonce n’est pas sans rappeler celle faite il y’a à peine 3 mois par le ministre des infrastructures des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, lors du terrible accident qui a tué 16 personnes à Koussanar.
Face à la recrudescence des accidents mortels, l’État avait instauré en 2017, plusieurs mesures notamment le relèvement de l’âge des conducteurs de transport public interurbain de passagers et de marchandise qui passe de 25 à 30 ans, la mise à l’écart des véhicules « dont l’état de vétusté est tel que leurs circulations compromettrait gravement la sécurité des personnes ou des biens ». En tout 10 mesures ont été prises mais leur application demeure le principal défi.
La vétusté des véhicules, qui pour la majorité ont déjà eu une première vie dans leurs pays d’origine, est aussi un defis majeur pour garantir la sécurité des usagers de la route. « L’État a certes baissé l’âge des véhicules pouvant être importés, mais pas celui des pièces détachées » s’indigne Gora Khouma, Secrétaire général de l’union des transporteurs routiers, quelques heures après l’accident survenu à Kaffrine.
Revenant sur ce drame, les premiers éléments de l’enquête indiquent qu’il est survenu suite à l’éclatement d’un pneu d’un des deux véhicules qui a quitté sa trajectoire avant de heurter frontalement l’autre bus venant en sens inverse.
De nouvelles mesures seront sans doute bientôt annoncées. En attendant le Sénégal fait le deuil d’un des pires accidents de son histoire.
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