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Mesures pour la sécurité routière : quand l’État se heurte au refus des syndicalistes

C’est tard dans la soirée du lundi 9 au mardi 10 janvier 2023, vers 02h du matin, que le conseil interministériel sur la sécurité routière convoqué par le Premier Ministre Amadou Ba a pris fin. Au sortir de ce cadre de dialogue, auquel des représentations syndicales issues du secteur des transports routiers ont pris part, 22 mesures sont prises.

Au lendemain de cette réunion, les premières plaintes apparaissent du côté des transporteurs. Certains d’entre eux jugent ces nouvelles normes abusives et adoptées sans prendre en compte le contexte local. Deux mesures sont principalement dans leur ligne de mire : l’interdiction pour les transports publics de voyageurs, de rouler sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures et celle concernant l’usage des porte-bagages. L’État allège cette dernière et accorde une dérogation d’un an aux véhicules ne possédant pas de soute. 

Dans une assemblée générale organisée ce samedi 14, regroupant des acteurs du secteur des transporteurs, le secrétaire général du Syndicat  national des travailleurs des transports routiers du Sénégal estime que ces mesures ont été prises par l’État de manière « unilatérale », décrétant par la même une grève illimitée à partir de ce mardi. «L’État a appelé une équipe soi-disant, un groupe de personnes pour dire que ce sont ces gens-là qui gèrent le secteur du transport. Ils se sont mis dans un bureau, ont discuté, tracé leur stratégie, jusqu’à sortir un décret. Nous, à notre ni­veau, nous allons montrer à l’Etat qui est légitime et qui sont les véritables responsables du trans­port. Et je précise bien que toute cette décision ne nous concerne pas.»

Le gouvernement prêt à résister à la pression des transporteurs ?

Ce n’est pas la première fois que les syndicats des transporteurs routiers entrent en  »clash » avec le gouvernement. Il y’a un an, le 1er décembre 2021 plus précisément, Ils avaient organisé une grève qui a paralyser le secteur pendant 3 jours pour dénoncer notamment les  »tracasseries » dont ils se disent victimes sur les routes. Plusieurs points d’accord avaient été trouvé conduisant à la levée du mot d’ordre.

Cette fois-ci, L’État semble prêt à aller au bout de ces décisions.  Dans un communiqué publié suite au dernier accident survenu à Sakal, et ayant fait 21 morts selon le dernier bilan, le Gouvernement après avoir présenté ses condoléances aux familles des personnes disparues, dit poursuivre l’exécution des décisions prises pour garantir la sécurité routière, lors du conseil interministériel tenu le 09 janvier 2023, et à travers l’arrêté n°000902 du 13 janvier 2023 signé par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.

Les jours à venir s’annoncent tendus, d’autant plus que de l’autre côté l’Aftu, qui exploite les minibus  »Tata », annonce une hausse des prix en raison de l’augmentation du prix du carburant. Les premières victimes seront les usagers qui se retrouvent suspendus aux décisions des deux parties.

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