La nouvelle est tombée hier aux alentours de 18h. Plusieurs médias sénégalais, citant le député Abass Fall de la coalition Yewwi Askan Wi, annoncent la destitution de Mme Aminata Touré de son mandat de député, à l’issue d’une réunion du bureau de l’Assemblée Nationale. Dix membres du bureau ont voté en faveur de cette déchéance contre six.
La principale concernée a réagi dans la foulée dénonçant une décision prise « en totale violation de la loi ».
Depuis l’ouverture de cette session parlementaire, l’ancienne première ministre, entrée au parlement par le biais de la Coalition Benno Bokk Yaakar dont elle était la tête de liste nationale lors des élections législatives, est en froid avec son parti l’Alliance pour la République (APR). La raison, le choix porté sur Amadou Mame Diop par la coalition présidentielle, pour diriger l’hémicycle.
Devenue députée non inscrite, c’est-à-dire ne faisant partie d’aucun groupe parlementaire, Aminata Touré était dans le viseur de ses anciens camarades de parti. Elle s’est érigée en véritable opposante, déclarant même sa candidature aux prochaines élections présidentielles.
En septembre dernier, »Mimi » Touré avait annoncé son retrait du groupe soutenant le chef de l’Etat au Parlement, en le justifiant par son opposition à un troisième mandat présidentiel de Macky Sall, sans pour autant annoncer officiellement sa démission au sein du parti. Une situation qui aurait évolué à en croire le député Abass Fall.
« Hier (lundi) nous avons reçu une convocation du bureau de l’Assemblée Nationale avec comme ordre du jour : information, a-t-il confié sur les ondes de la RFM. Quand nous sommes arrivés au bureau, le président nous a dit que l’ordre du jour porte sur un seul point: la déchéance du poste de député de Mme Aminata Touré, et comme fond de dossier, il a présenté une lettre du secrétariat national exécutif de l’APR qui atteste de la démission d’Aminata Touré du parti ».
L’article 60 de la constitution dispose : « Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Il est remplacé dans les conditions déterminées par une loi organique ».
L’ancienne première ministre s’attendait très probablement à cette situation. Elle reste cependant déterminée et s’engage à poursuivre son combat pour « l’enracinement de la Démocratie sénégalaise » et contre une « tentative de 3e mandat moralement et juridiquement inacceptable »
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