Flash International

Nigéria : Une experte des Nations Unies sur le génocide met en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire

Internally displaced mothers with their children attend a WFP famine assessment exercise in Borno State, northeastern Nigeria. Image source: WFP/Arete/Siegfried Modola

La conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide a exprimé jeudi 2 février sa préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire au Nigéria, tout en exhortant les autorités à veiller à ce que les opérations de lutte contre le terrorisme soient menées conformément avec le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire.

Alice Nderitu a exprimé sa condamnation la plus ferme de la frappe aérienne du 24 janvier au cours de laquelle au moins 40 éleveurs, principalement des Peuls, ont été tués et des dizaines d’autres civils ont été blessés. L’incident s’est produit dans un village à la frontière de deux États, Nasarawa et Benue. Elle a rappelé qu’une autre frappe aérienne en 2017 avait fait 54 victimes civiles dans un camp de personnes déplacées dans l’État de Borno.

« Cette dynamique de ciblage des communautés selon des critères identitaires, si elle n’est pas prise en compte, risque d’alimenter davantage les tensions intercommunautaires, le recrutement par des groupes armés et les attaques de représailles, avec un impact évident sur les civils », a ajouté Mme Nderitu.

Selon elle, la détérioration de la situation sécuritaire au Nigéria se caractérise par la politisation de la transhumance, le mouvement saisonnier du bétail pour le pâturage et les divisions croissantes entre les communautés, notamment sur la base de la stigmatisation selon des critères religieux et ethniques.

« Dans cet environnement extrêmement instable, il est important que les élections générales prévues pour le 25 février 2023 ne déclenchent pas de violences ni même d’atrocités criminelles », a-t-elle averti. Mme Nderitu a également souligné sa préoccupation face aux tendances croissantes du discours de haine le long des lignes identitaires et à l’incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence qui imprègne le discours politique dans le pays. Elle a également appelé tous les dirigeants politiques à respecter l’accord de paix qu’ils ont signé et qui comprend un engagement à mener des campagnes pacifiques.

Commentaires

Cliquez ici pour publier un commentaire

error: Content is protected !!