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“Quand on refuse, on dit non” : le dernier projet son et images de Didier Awadi

Il revient 5 ans après son dernier album pour présenter “Quand on refuse, on dit non” : un projet son et images pour dénoncer et initier la conversation sur des sujets d’actualités. Faut-il se taire, faire comme si on n’avait rien vu ou bien prendre la parole ? Pour sa part, Awadi a décidé d’empoigner le micro, de lui déclarer son amour parce que “nous, notre combat, c’est à travers la musique. On a commencé avec la musique, on va continuer” à faire ce qu’il sait faire le mieux et à “ce que j’aime faire” tout simplement.

“Ce qui l’a motivé, c’est la situation du monde, la situation du pays et je pense que cette citation des Bambaras “Quand on refuse, on dit non” est très très forte. Ce qu’il faut dire en ce moment au Sénégal et en Afrique, et c’est ce qui se dit quand on voit les populations se soulever un peu partout, c’est le ‘NON’ qui revient tout le temps. Il faut le marteler et le dire clairement. On ne peut pas dire qu’on veut une chose en faisant son contraire. Quand on refuse, on dit non”, a affirmé Awadi.

Didier Awadi
Des acteurs du court-métrage « Quand on refuse, on dit non »

L’un des pionniers du rap game sénégalais a procédé à la cérémonie de représentation de son 7e album au Seanema du Seaplaza de Dakar en présence du ministre de la culture et des acteurs de la scène culturelle. Fini le disque physique, Didier Awadi mise sur le digital et le streaming à l’heure où le continent peine à faire évoluer sa musique par ce procédé. Et bonus, l’album est accompagné d’un court-métrage sans dialogue certes, mais porteur d’un message fort : celui de l’esclavage revisité par l’artiste pour transmettre un message universel.

“Inverser les rôles pour que l’autre voie ta douleur”, c’est le but du court-métrage qui met en scène l’esclavagisme avec des rôles inversés entre les noirs et les blancs. “Ce qu’on a à dire est tellement important que je crois que le cinéma apporte un plus et une valeur ajoutée à la musique. Je pense que c’est une manière de pouvoir exister et de continuer notre combat en y ajoutant des outils de notre temps”, a dit l’artiste qui espère présenter le projet “partout où il pourra être accueilli”.

Pour le Super Ndanaane international, cette histoire permet de mettre l’humanité au centre et de repenser les rapports esclavagistes et néocolonialistes sous un nouvel angle pour instaurer la discussion au-delà de la scène musicale. “Même sur les questions les plus sensibles liées à la souveraineté : la sécurité, la défense, la monnaie, l’eau, l’électricité, le pétrole, le gaz, les données personnelles, etc. Nous avons délégué presque toutes nos responsabilités. Il nous faut être clair : ‘Quand on refuse, on dit non’”, a insisté l’artiste.

Aliou Sow, ministre de la Culture

“En Afrique et au Sénégal, pendant longtemps, on a négligé deux aspects majeurs : la vérité autour de l’esclavage et la résistance africaine face à la domination’’, a dit le ministre de la Culture. Pour Aliou Sow, ‘Quand on refuse, on dit non’ certes, mais “il faut dire non aux grandes causes, aux belles causes, les bonnes causes, les causes qui fédèrent, qui rassemblent, pas les causes qui divisent, qui brûlent”.

‘Quand on refuse, on dit non’ est un vibrant plaidoyer pour le continent et ses défis de l’heure. Un projet de longue haleine qui couronne cinq ans de studio et de productions parfois sans l’assurance d’un retour sur investissement. Mais, “aujourd’hui si on fait tout ça, c’est pour avoir une carte de visite pour pouvoir aller sur les scènes” parce que la musique, les combats, l’engagement fait partie intégrante de l’identité de l’artiste. Une musique consciente avec des messages adressés au monde et une prise de position claire, celle de l’engagement pour les causes démocratiques, de justice et d’humanité.

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