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Mali : Le chef de la division droits de l’homme de la Minusma expulsé

Quarante-huit heures, c’est le délai annoncé officiellement par le porte-parole de la junte malienne dans un communiqué à la télévision pour que Guillaume Ngefa-Atondoko Andali quitte le territoire. Motif invoqué : la partialité supposée du directeur division droits de l’homme de la Minusma. Le fonctionnaire onusien est expulsé après l’intervention critique d’Aminata Dicko au Conseil de sécurité de l’ONU le 27 janvier.

Les autorités de transition l’accusent d’avoir mis en avant Aminata Dicko comme représentante de la société civile au Conseil de sécurité. La vice-présidente de l’observatoire Kisal n’avait pas hésité à dénoncer la situation sécuritaire du pays et l’implication, selon elle, des nouveaux alliés russes de l’armée nationale dans de graves violations; ce qui avait rendu Bamako furieux. L’expulsion du congolais suit par ailleurs celle du représentant de la Cédéao et celle de l’ambassadeur de France, après le départ de Barkhane.

Selon l’ONU, ce n’était pas le directeur de la division droits de l’homme qui a invité Aminata Dicko, comme le laisse entendre la junte, mais bien le Japon directement, qui présidait le Conseil en janvier.

Guillaume Ngefa dirige la division droits de l’homme et protection de la Minusma depuis sa création en 2013. Cette division est chargée d’enquêter sur les crimes commis par tous les acteurs présents au Mali. Elle avait d’ailleurs documenté les allégations d’exactions de Barkhane à Bounti en 2022.

Le Mali s’était opposé à la poursuite des opérations de soutien des forces françaises à la Minusma et avait clairement dit qu’il ne respecterait les dispositions accordant la liberté de mouvement à la division des droits de l’Homme dont le directeur, Guillaume Nguefa-Atondoko ANDALI vient d’être déclaré non grata.

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