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L’UCAD célèbre son parrain 37 ans après sa mort

A l’occasion de la cérémonie de commémoration de la disparition de Cheikh Anta Diop (1923-1986), le Doyen de la faculté des lettres et sciences de l’UCAD a annoncé, ce mardi 7 février, l’ouverture prochaine d’un institut d’enseignement et de recherche dédié aux langues africaines telles que le Wolof, le Sérère, le Poular. Alioune Badara Kandji a affirmé que cette initiative répond à un besoin de promouvoir la pensée du parrain de l’université décédé à la même date 37 ans auparavant.

“Dans cette dynamique de promouvoir et de s’approprier la pensée de Cheikh Anta Diop, nous avons eu comme projet lorsqu’on a été élu doyen l’année dernière de mettre en place un institut des langues africaines. Il est très aberrant qu’une faculté des lettres de l’université qui porte le nom de Cheikh Anta Diop ne dispose pas d’une structure d’enseignement et de recherche dédiée aux langues africaines” a déclaré le doyen de la faculté.

Cette démarche s’inscrit dans une politique étatique d’introduction des langues locales dans les curriculums de l’enseignement sénégalais. Le Pr estime que la pensée de l’historien doit être enseignée parce qu’elle est “toujours d’actualité. “Cheikh Anta Diop n’est pas très connu, nous devons faire en sorte que Cheikh Anta Diop soit prophète chez lui parce que sa pensée est toujours d’actualité. Le débat sur les programmes scolaires soulevé récemment par des élèves de l’école publique qu’ils trouvent hors contexte par rapport à nos réalités, Cheikh Anta Diop l’avait déjà théorisé”, a ajouté M. Kandji. Selon le doyen, les enseignements pourraient démarrer en 2024.

Cheikh Anta Diop a remis l’Afrique au centre des discussions et à inviter les chercheurs à reconsidérer la question raciale dans l’histoire mondiale lorsqu’il affirmait dans Nations Nègres et Cultures, sa thèse devenu roman, que “L’Egypte pharaonique est une civilisation africaine, élaborée en Afrique par des Africains”. Une pensée qu’il était difficile de tenir dans une époque coloniale.

L’historien, anthropologue, intellectuel et homme politique est décédé le 7 février 1986, mais il continue de marquer la conscience des Sénégalais et dans une plus grande mesure la conscience noire.

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