“Partout où je vais, j’emmène l’Afrique avec moi. J’ai des enfants métis, j’ai des enfants noirs. Je suis africain, je vis en Europe. Je vis avec l’Afrique dans mon cœur, en Europe », a affirmé l’artiste à RFI. Ce musicien de 59 ans porte le continent dans son cœur et pour la première fois, il s’engage dans un style acoustique à livrer un message à son Afrique en évoquant les problèmes qui gangrènent selon lui la société.
“J’ai composé ce disque comme un retour au pays. Je parle des difficultés de l’Afrique : le pillage des ressources, la pollution, 400 ans d’esclavage. Africa Mama parle de tout cela. Malgré tout, Mama est encore debout ! Je chante pour cette Afrique du courage, de l’humanité et de la résistance », a déclaré Djeli Moussa Condé.
‘Africa Mama’ s’adresse aussi à la Guinée, son pays. Composé de 11 titres, l’album est né après un voyage du musicien au pays. « À chaque fois, je vois le changement, mais ce n’est pas positif. Le pays n’avance pas. L’éducation, l’hôpital et les soins se sont dégradés. La politique de mon pays, aussi. Il y a énormément de souffrance, les gens n’arrivent pas à manger trois fois par jour », a déploré le musicien.
Qu’ils soient en soussou, en malinké, en bambara, en wolof comme en français, les morceaux portent un témoignage, celui de la prise de conscience et l’acoustique permet de mieux porter ce message. “Je trouvais dommage de repartir sur un disque électrique. Ce que j’avais envie d’entendre, c’est sa voix. Le mieux pour cela était de mettre en place une formule acoustique, épurée, pour que cette voix, ces mélodies, et la kora ressortent », a expliqué Gérald Bonnegrace, musicien et directeur artistique de l’Album.
Hommage à la jeunesse guinéenne, appel au respect des anciens ou encore à l’aide et à la prise de conscience, ‘Africa Mama’ est un virage acoustique inattendu qui porte la voix d’un ancien et rend hommage à l’Afrique.
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