Culture

“Senghor et les arts” : le commissaire de l’exposition revient sur la pensée controversée du poète-président

Le musée du Quai d’Orsay de Paris tient une exposition événement sur le président-poète sénégalais Léopold Sédar Senghor. Une histoire revisitée par Mamadou Diouf, professeur d’histoire à l’université Columbia aux Etats-Unis. Père du “Donner et du recevoir” ou encore de « l’enracinement et de l’ouverture », Senghor a profondément marqué l’histoire intellectuelle et culturelle du XXe siècle du continent.

“Ce travail sur le respect de la diversité est aujourd’hui essentiel, parce que le moment que nous vivons est un moment qui est défini par le racisme et la xénophobie. Aujourd’hui, pour moi, revenir à Senghor, c’est rouvrir des délibérations qui portent sur la différence, qui porte aussi sur la capacité des échanges, ce que Senghor va appeler le dialogue des cultures”, a affirmé M. Diouf à RFI.

Cette exposition revient sur les rapports de l’ancien président à l’art, à la culture et à la politique, son apport dans une Afrique post-indépendance, mais aussi la controverse née de sa pensée jugée autocrate. “L’opposition à Senghor est très importante dans la constitution de ce mouvement artistique qui tourne autour de deux éléments. Il y a cette extraordinaire formule de Senghor : « l’émotion est nègre comme la raison est hellène ». Cela a mis en rage beaucoup d’Africains. Aujourd’hui, on continue à débattre de cette question importante”, a ajouté le professeur.

L’exposition s’est donné pour but de “placer Senghor dans son temps” en revenant sur les grandes questions autour de la négritude et “comment ces grandes questions qui ont préoccupé Senghor sont devenues aujourd’hui des questions importantes”.

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