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Émoi au Sénégal après la violente interpellation d’Ousmane Sonko

La séquence a duré quelques secondes, assez pour devenir virale. Dans une vidéo extraite d’un live diffusé sur les réseaux sociaux, on y voit des hommes cagoulés appartenant aux forces de l’ordre , qui, à l’aide d’un brise-vitre parviennent à accéder à l’habitacle du véhicule dans lequel se trouvait Ousmane Sonko et un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly.

« Je ne sors pas de mon véhicule », lance le leader du Pastef. Il y sera extirpé de force. « Suis-je en état d’arrestation ? » interroge-t-il, aucune réponse. Ousmane Sonko sera conduit dans un véhicule blindé des forces de l’ordre pour être acheminé à son domicile. Mais ces images inédites auront déjà fini de faire leur effet.

Des tensions notées à l’issue du procès

Déjà en début de journée, plusieurs signaux laissaient entrevoir des troubles au moment où l’opposant se rendait au tribunal de Dakar pour assister à son procès. Il est accusé de « diffamation, injures publiques, faux et usage de faux » par le ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang. La veille déjà, le maire de Ziguinchor avait appelé ses militants à assister au procès public. Un appel suivi par les ‘’patriotes’’, puisque leur leader s’est rendu au tribunal sous haute surveillance.

Le procès est finalement renvoyé jusqu’au 16 mars 2023 suite à la demande des avocats de la défense. C’est sur le chemin du retour que des tensions ont été notées entre les forces de l’ordre et les militants du leader du Pastef, avec en point d’orgue cette arrestation musclée.

En fin d’après midi, Ousmane Sonko sera empêché de prendre part à la conférence de presse de son parti. Tard dans la soirée, il s’exprime à travers une vidéo publié sur ses réseaux sociaux. Il dénonce une « violence » dont il se dit victime et informe être « encerclé par des chars de combat » et empêché de sortir de son domicile.

« La violence d’Etat exercée sur la personne de Ousmane Sonko (…) est inacceptable »

Au sein de la classe politique et de la société civile, les réactions ne se sont pas faites attendre. Birahim Seck, coordonnateur du forum civil, condamne « avec fermeté, la brutalité extrême opérée sur Monsieur Ousmane Sonko et sur son avocat ». Dr Abdourahmane Diouf, Président du parti Awalé, qualifie ces actes de « violence d’Etat » et juge cela « inacceptable ». Il appelle les dirigeants à « revenir à la raison ».

A un an des élections présidentielles, l’avenir politique du leader du Pastef se joue en partie sur ce procès. Il risque une inéligibilité en cas de condamnation, ce qui justifie les tensions notées.

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