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Libye : La proposition de sortie de crise de Bathily rencontre l’hostilité de la classe politique

Le sénégalais Abdoulaye Bathily, l’envoyé spécial de l’ONU en Libye a proposé d’établir un panel de pilotage de haut niveau pour mettre en place un calendrier menant aux élections. Ceci pour permettre aux institutions libyennes dont les mandats sont arrivés à expiration de retrouver une « légitimité ». L’objectif ultime, dit-il, de sortir la Libye de l’impasse et organiser des élections générales « inclusives et transparentes » en 2023.

Mais cette proposition n’est pas du goût de la classe politique libyenne fortement divisée. Certains craignant la fin de leur mandat se sont montrés hostiles à l’initiative de fonctionnaire de l’ONU. D’autres comme Khaled el-Michri, président de Conseil suprême de l’État, une institution au rôle consultatif, a considéré que la proposition de l’ONU est « dangereuse » et « constitue une atteinte à la souveraineté nationale ». Quant au Parlement, il a accusé la mission onusienne de partialité : « seul le Parlement possède le droit de légiférer », a-t-on annoncé.

Le sénégalais préconise le choix d’une troisième voix, loin des institutions, une sorte de comité mixte composé de personnalités libyennes qui n’occupent pas de postes au pouvoir et de membres de la société civile. Un peu à l’image du comité formé par l’ancienne conseillère du secrétaire général de l’ONU, l’Américaine Stéphanie Williams en 2020. Mais ce nouveau comité sera restreint : une quarantaine de membres qui seront chargés entre autres de nommer le comité qui supervisera les élections.

Le Parlement a récemment publié unilatéralement dans le Journal officiel un treizième amendement au cadre juridique pour la tenue des scrutins. Le Conseil suprême de l’État avait ajourné à trois reprises sa réunion pour discuter de cet amendement.

Lundi, devant le Conseil de l’ONU, Abdoulaye Bathily a notifié ces divergences entre les deux institutions, reprochant au texte publié au Journal officiel de ne pas préciser de date pour l’organisation des élections. De fait, le mécanisme proposé par Abdoulaye Bathily permet à l’envoyé spécial de contourner le blocage persistant entre les deux institutions.

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