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Football : Comment se passe la détection sur l’âge dans les compétitions de petite catégorie en Afrique ?

«La plupart des équipes africaines ont des joueurs qui dépassent l’âge requis pour être aptes à jouer cette compétition. Ces équipes comptent de nombreux joueurs avec de faux âges. Le gardien sénégalais, par exemple, semble plus âgé, ainsi que le joueur numéro 3 du Nigeria qui semble être vieux, et d’autres joueurs du Nigeria». Ce sont les propos de l’entraineur des gardiens égyptien, Ehab Galal, après leur défaite le Sénégal (4-0) samedi, pour leur dernier match de poule de la CAN des moins de 20 ans.

Ces accusations, qui se basent que sur l’appréciation visuelle, remettent tout de même au gout du jour la question de la fraude sur l’âge dans le football africain. Plusieurs joueurs sont généralement accusés de jouer avec leur âge « hors taxe », c’est-à-dire moins que leur âge réel.

L’ancien international sénégalais Guirane N’Daw l’avait reconnu sans ambages en février 2020 : « Comme tous les Sénégalais, j’ai triché sur mon âge (…). En Afrique, je ne dis même pas au Sénégal, le joueur qui ne diminue pas son âge ne pourra pas être professionnel. » Il estime qu’au Sénégal, « 99% des joueurs ont diminué leur âge. Le Sénégalais est en général très petit et s’il va en Europe à 20 ans, il verra que les jeunes de 15 ans sont plus costauds que lui» révèle l’ancien joueur passé notamment par Saint Etienne.

La CAF veille au grain

Pour remédier à ce phénomène, la Confédération africaine de football a décidé depuis 2018, d’effectuer des examens IRM (imagerie par résonance magnétique) pour évaluer l’âge osseux avant certaines compétitions continentales réservées aux mineurs comme la CAN des moins de 17 ans. L’imagerie permet de déterminer, avec une efficacité de 99%, si un joueur est âgé de moins de 17 ans. L’IRM est capable de montrer si quelqu’un a terminé sa croissance, un phénomène qui intervient généralement après 17 ans.

Certains résultats ont conduit l’instance à exclure de ses tournois des joueurs épinglés pour fraude, ou même de sélections entières. Lors des éliminatoires de la CAN U17 de 2019 par exemple, le Bénin avait été exclu. 11 footballeurs de la sélection ont été recalés suite à une IRM. Chacun avait au moins 20 ans et d’autres 27, soit 11 ans de plus que l’âge autorisé pour la compétition.

Mais cette technique comporte des failles et deux guinéens sont passés entre les mailles du filet. Ils ont été démasqués au moment de présenter des passeports falsifiés différents d’une compétition à l’autre. Un passeport a en effet été utilisé pour la Coupe internationale des moins de 16 ans organisé au Japon, avec l’année de la date de naissance en 2001, et l’autre pour le tournoi final de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) des moins de 17 ans en Tanzanie, indiquant l’année de naissance en 2002.

Les deux joueurs seront interdits d’exercer toute activité liée au football pour une période de deux ans et la Guinée est suspendue pour les deux prochaines CAN U17 et privée de sa qualification pour la prochaine Coupe du Monde des moins de 17 ans en 2019.

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