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Mali : Les acteurs politiques largement divisés sur le projet final de la constitution

Le projet de Constitution du Mali, remis lundi 27 février au colonel Assimi Goïta, président de la transition divise la classe politique et la société civile malienne. Le document de vingt-neuf pages, qui amende un avant-projet de loi fondamentale rendu public en octobre 2022, renforce considérablement les pouvoirs du président. Une chose que les acteurs ne partagent pas. Si le nouveau texte précise que ce dernier ne peut « en aucun cas » briguer plus de deux mandats, il lui donne la possibilité de prendre des « mesures exceptionnelles » en cas de menace « grave et immédiate » à laquelle aurait à faire face ce pays.

Conduite de la politique de la nation à la place du gouvernement, pouvoirs de nomination et de révocation du premier ministre et des ministres, initiative des lois au même titre que les parlementaires, responsabilité du gouvernement devant lui et non plus face à l’Assemblée nationale et enfin, possibilité de dissoudre cette dernière, sont autant de prérogatives accordées au président de la République.

Dans la nouvelle mouture, le président peut aussi « ordonner la mobilisation générale » des citoyens afin de défendre la patrie « lorsque la situation sécuritaire l’exige ». Pour Kassoum Tapo, ancien ministre de l’administration territoriale et membre du Cadre d’échanges, un regroupement de plusieurs partis et coalitions politiques, « Ce projet a été fait pour contenter la rue », se désole-t-il.

Il a ajouté que les autorités ont « enlevé au gouvernement tous ses pouvoirs », précise-t-il. « Elles oublient qu’une cohabitation est possible » et regrette que « l’essentiel des pouvoirs soit concentré dans les mains du président »

Ce projet symbolise pour la présidence « l’aboutissement d’un processus de renouveau démocratique », cristallisant « l’espoir de la nation tout entière ».

Les articles relatifs aux questions de laïcité et des langues nationales ont été réécrits. « Les langues nationales sont érigées en langues officielles et le français est la langue de travail », souligne Prof Fousseyni SAMAKE coordinateur de la commission de finalisation du projet de constitution.

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