Le samedi 4 mars, à l’initiative du président de la coalition Yewwi Askan Wi Habib Sy, un projet de création d’une plateforme de l’opposition a été soulevé. Les membres de ladite coalition ont alors rencontré les responsables du PDS pour les convaincre de rejoindre ce cadre unitaire. Si les libéraux ont donné leur accord de principe, ils ont tout de même opposé leur véto à l’adhésion de l’ancien Premier ministre Aminata Touré qu’ils accusent d’être l’un des « principaux responsables du recul de l’Etat de droit, de la démocratie ».
« Aminata Touré a été ministre de la Justice, Premier ministre, Présidente du CESE et le quasi numéro 2 du régime finissant de l’APR pendant plus d’une décennie. Il est inacceptable que Aminata Touré, alors ministre de la justice, qui en 2012 n’ayant pas confiance aux juges sénégalais de la CREI a mis en place une officine composée de juges étrangers à la retraite, notamment français qu’elle recevait régulièrement dans ses bureaux afin de mieux s’acharner et de violer les droits du candidat du PDS, veuille aujourd’hui se dédouaner et s’acheter une virginité politique au point de vouloir partager le même cadre de lutte que l’opposition légitime », peut-on lire dans le communiqué du parti de l’ancien président Me Abdoulaye Wade.
Le PDS, une opposition à la démarche singulière ?
Ce n’est pas la première fois que le PDS s’oppose frontalement à ‘’Mimi’’ Touré. Le 24 janvier dernier, l’ancienne président du Conseil économique social et environnemental, a été déchu de son poste de député à la suite d’un vote du bureau de l’assemblée nationale après que ses anciens compagnons de l’APR ont constaté sa « démission de fait » du parti. Si les députés de YAW membres du bureau ont voté contre la destitution d’Aminata Touré de son poste de député, le groupe Liberté et démocratie de la coalition Wallu a soutenu cette procédure.
Globalement, le PDS s’est toujours démarqué dans ses actions au sein de l’opposition. Si pour les dernières législatives, l’intercoaltion Yewwi-Wallu, avait permis à l’opposition de glaner 80 sièges à l’hémicycle, cette union cache mal les nombreuses dissensions dont le PDS a fait montre depuis l’alternance de 2012. Déjà lors du vote de la motion de censure déposée par le Yewwi Askan Wi le 15 décembre dernier, les députés du groupe parlementaire « Liberté, démocratie et changement » n’ont pas voté pour, dénonçant une « démarche solitaire » de leurs collègues de YAW.
En 2017, le Pds avait décidé de se retirer, à quelques jours des élections législatives du 30 juillet 2017, du Front pour la défense du Sénégal/Mànko Wattu Sénégal lancé un an auparavant par la quasi-totalité des partis de l’opposition, pour former sa propre coalition. À cela, on peut également ajouter, en 2019, le refus du PDS de ne soutenir aucun des 4 candidats en lice contre le président Macky Sall, après que le Conseil constitutionnel a écarté leur candidat Karim Wade de la course à la présidentielle.
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