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Inégalités femmes-hommes au travail : « 15% des femmes contre 10,5% des hommes sont sans emploi » (ONU)

Les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail sont « plus importantes qu’on ne le pensait jusque-là ». C’est la conclusion tirée du rapport (document PDF en anglais) de l’Organisation internationale du travail (OIT), publié lundi 6 mars, deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes. L’agence de Nations unies déplore également des progrès trop lents et souligne « les déséquilibres » à la fois « dans l’accès à l’emploi » et « les conditions de travail », « en particulier dans les pays en développement ».

Pour arriver à cette conclusion, l’agence onusienne a développé un nouvel indicateur : le déficit d’emplois, qui prend en compte « toutes les personnes sans emploi qui souhaitent en trouver un ». A l’aide de cet outil, l’ONU dresse « un tableau beaucoup plus sombre de la situation des femmes dans le monde du travail que le taux de chômage, plus couramment utilisé ». Accès à l’emploi, écarts entre régions, inégalités salariales… Voici quatre informations à retenir de cette nouvelle étude.

Se basant sur ce nouvel indicateur du déficit d’emplois, l’ONU souligne que « les nouvelles données montrent que les femmes ont toujours beaucoup plus de mal à trouver un emploi que les hommes ». L’OIT rappelle qu’une personne est considérée comme demandeuse d’emploi si elle a récemment recherché un travail, et si elle est disponible pour commencer un nouvel emploi rapidement.

« Du fait de leur implication disproportionnée » dans les tâches domestiques, de garde d’enfants et d’aide aux proches − un travail non rémunéré, des femmes ne peuvent remplir ces conditions et donc être considérées comme demandeuses d’emploi, pointe l’OIT. Certaines femmes sont par exemple disponibles pour travailler, mais elles manquent de temps pour chercher activement un emploi, ce qui les exclut des statistiques officielles du chômage.

En prenant en compte ces freins dans l’accès des femmes à l’emploi, l’agence est parvenue à « des estimations beaucoup plus élevées de la sous-utilisation de la main d’œuvre », et de l’écart entre femmes et hommes dans le monde du travail. Dans l’ensemble, 15% des femmes qui sont en âge de travailler dans le monde souhaiteraient travailler, mais sont sans emploi, contre 10,5% des hommes. « Cet écart entre les genres est resté pratiquement inchangé pendant deux décennies », entre 2005 et 2022, relève l’OIT.

D’autres facteurs excluants ont été pris en compte tels que les disparités salariales ; les milieux d’habitation (pauvres ou riches) ; la maternité, « facteur de plus faible participation » au marché du travail.

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