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« Les Églises africaines semblent encore excessivement cléricales, patriarcales et hiérarchiques », (Sœur Anne-Béatrice Faye)

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À l’occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de la femme, le journal La croix a donné la parole à certaines. Elles ont été invitées à s’exprimer sur le rôle et les positions que les femmes occupent dans le dispositif ecclésiastique.  Dans une rubrique « Question de foi », des femmes dans l’Église en Afrique pensent qu’elles sont un sujet théologique ou de prêche privilégié. « À l’église, c’est toujours de la femme qu’on exige qu’elle soit irréprochable, qu’elle soit une femme de prière, qu’elle soit soumise, qu’elle prenne soin de son corps, qu’elle prenne soin de son mari et des enfants », ironise la féministe Anne-Nadège Assahon, membre fondatrice de la Ligue ivoirienne des droits des femmes.

Selon une enquête réalisée par le quotidien de l’église Catholique romaine, les femmes sont sous-représentées aux postes de responsabilité dans l’Église en Afrique. « Dans les réunions, qui meublent la vie de la paroisse, peu de femmes dans les commissions paroissiales », illustre Maryse Quashie, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université de Lomé, au Togo. Elle regrette que « les femmes se dévouent pour et dans le quotidien, elles occupent une place essentielle mais située dans l’ombre ».

Sœur Sahon Solange Sia, religieuse de la Congrégation Notre Dame du Calvaire, théologienne et membre de la Commission théologique du Symposium des Conférence épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), fait remarquer que « l’organisation hiérarchique et patriarcale de l’Église ne leur facilite pas l’accès à certaines instances ». Un constat confirmé par Sœur Anne-Béatrice Faye religieuse de la congrégation des sœurs de l’Immaculée Conception de Castres et membre de la Commission des théologiens pour le Synode sur la synodalité. Elle renchérit que « Les Églises africaines semblent encore excessivement cléricales, patriarcales et hiérarchiques ». « Les femmes apportent toujours et partout une contribution très importante à la vie de l’Église, mais que de nombreux postes – en particulier les postes de direction – ne sont ouverts qu’aux hommes », souligne-t-elle.

« Ce sont les pratiques religieuses dans les institutions qui ont relégué voire effacé la présence des femmes pour en faire des auxiliaires », tranche quant à elle Marie Angélique Sagna Savané, sociologue et femme politique sénégalaise, ancienne directrice pour l’Afrique du Fonds des Nations unies pour la population. Cette féministe et catholique engagée qui insiste sur la qualité des religieuses et des laïques dans l’Église aujourd’hui se prononce en faveur de l’ordination sacerdotale des femmes.

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