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Le FMI revoit à la baisse ses projections de croissance économique au Sénégal en 2023

La FMI a effectué une mission au Sénégal du 8 au 14 mars 2023 pour faire le point sur l’évolution récente de l’économie. Edward Gemayel, le chef de la mission, a aussi mis à jour les prévisions macroéconomiques.

Un ralentissement de la croissance économique en 2022

 « Nous constatons que l’économie sénégalaise a connu en 2022, un ralentissement de sa croissance et de son produit intérieur brut, que nous estimons désormais à 4%. Initialement, on estimait la croissance en 2022 à 4,8% », a indiqué Edward Gemayel. Cette situation est due notamment au ralentissement du secteur agricole et industriel.

L’inflation moyenne de 2022 est quant à elle, estimée à 9,7%, soit « le plus haut niveau depuis plusieurs décennies » à cause notamment de la flambée des denrées alimentaires.  

Selon Edward Gemayel, les « subventions ont atteint un niveau record à peu près 700 milliards FCFA soit 4% du PIB ». Pour contenir le déficit budgétaire, dit-il, les « autorités ont dû réduire les dépenses d’investissements, ce qui a aussi contribué à la baisse du taux de croissance ».

Une projection de croissance économique en plus faible que prévue

Le FMI, lors de la restitution de cette mission, projette la croissance économique du Sénégal à 8 %, en baisse par rapport aux 8,3 %  lors de la dernière mission de l’institution au Sénégal en novembre dernier.

« Si la production de pétrole démarre à la fin de l’année comme prévu, la croissance du PIB est estimée à environ 8%, cependant, si elle est reportée à l’année prochaine, la croissance est prévue à 5% ou 5,3% », a déclaré M. Gemayel.

L’État sénégalais, plutôt optimiste, table sur une croissance à deux chiffres (10,1%), avec l’ambition de voir les productions d’hydrocarbures dans le dernier trimestre de l’année 2023.

Une dette publique à risque modérée

L’agent de la FMI en mission à Dakar a révélé que la dette publique sénégalaise, estimée à 75% du PIB, est pour le moment gérable pour le Sénégal. « C’est une dette soutenable. Elle est à risque modérée si on fait une analyse de la viabilité de la dette, ce qui est bien », a commenté M. Gemayel.

Mais le déficit s’est considérablement creusé en raison de l’augmentation des factures à l’importation. Le FMI recommande ainsi  « l’amélioration de la mobilisation des recettes fiscales et la rationalisation des dépenses publiques non prioritaires».

Le FMI a annoncé que des discussions pour un programme économique et financier soutenu, commenceront en marge des réunions de printemps avec la Banque mondiale et se poursuivront à Dakar à la fin du mois d’avril.

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