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Un chroniqueur malien placé sous mandat de dépôt après avoir dénoncé l’ « assassinat » de l’ancien ministre Soumeylou Boubeye Maïga

Ras Bath, chroniqueur de radio malien, va être jugé après avoir dénoncé l’“assassinat” de Soumeylou Boubeye Maïga, ancien Premier ministre malien décédé en 2021 en détention. Il a été placé sous mandat de dépôt pour, notamment, “atteinte au crédit de l’État” et restera emprisonné jusqu’à la date de son procès prévu le 13 juin.

Selon des sources citées par RFI, il est poursuivi pour entre autres, “simulation d’infraction” et “atteinte au crédit de l’État pris dans les actions judiciaires, par le biais d’un système d’information”. Le chroniqueur avait affirmé le 11 mars que l’ancien ministre des affaires étrangères “n’est pas mort, il a été assassiné”.

Son avocat dénonce un “bâillonnement politique”. “Ras Bath a dénoncé un crime, il a dit que Boubeye avait été assassiné. Il n’a pas dénoncé nommément quelqu’un, cela aurait été une dénonciation calomnieuse, mais je ne vois pas pourquoi on le met en prison parce qu’il a dit que Boubeye a été assassiné », a déclaré Me Kassoum Tapo.

L’ancien ministre sous Ibrahim Boubakar Keïta a été emprisonné en 2021. Il était accusé de « faux, usage de faux » sur une enquête concernant l’achat de matériel militaire et l’acquisition d’un avion présidentiel en 2014 alors qu’il était ministre de la Défense.

Il est décédé 7 mois plus tard en détention alors que sa santé se dégradait et que sa famille réclamait son évacuation à l’étranger. Le président nigérien Mohamed Bazoum avait d’ailleurs déploré la mort de ce dernier sur Twitter en qualifiant le refus de la junte de l’évacuer d’”assassinat”.

« Sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keïta (président du Mali de 1960 à 1968) en 1977. Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère », avait écrit le président du Niger.

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