Le président Macky Sall s’est exprimé sur l’actualité sénégalaise dans un entretien accordé à l’Express, un magazine hebdomadaire français. La question du mandat a été abordée. Le président de la République maintient le flou sur son intention de briguer un troisième mandat en 2024, une question qui agite les débats depuis plus de deux ans.
« Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps. J’ai été élu en 2012 pour un mandat de sept ans. En 2016, j’ai proposé́ le passage au quinquennat et suggéré́ d’appliquer cette réduction à mon mandat en cours. Avant de soumettre ce choix au référendum, nous avons consulté́ le Conseil constitutionnel. Ce dernier a estimé́ que mon premier mandat était intangible et donc qu’il était hors de portée de la réforme. La question juridique est donc réglée. Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets » a affirmé M. Macky Sall.
La décision finale reviendra donc au conseil constitutionnel même si les alliés du chef de l’État se sont déjà positionnés pour investir Macky Sall en 2024 pour une nouvelle candidature. Au cas échéant, la situation rappellerait celle qui avait prévalu en 2012 avec son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade. Ce dernier avait manifesté son intention de se limiter à deux mandats, avant de se dédire avant la fin de son deuxième. Macky Sall avait lui aussi affirmé en 2019, être à son « second et dernier mandat » dans son autobiographie.
« Je ne me dédis pas. J’ai donné une opinion qui correspondait à ma conviction du moment. Celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position. Nous sommes en politique. Mais pour l’instant, je n’ai pas déclaré́ ma candidature. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ».
« Dans un État de droit, un leader politique ne peut chercher à se soustraire à la loi en instrumentalisant la rue »
Le cas de son principal Ousmane Sonko, a été abordé. Poursuivi pour viol et pour diffamation dans deux différentes affaires, le chef de l’État est souvent accusé de vouloir écarter son adversaire politique pour la prochaine échéance électorale. Jeudi dernier, des émeutes avaient éclaté dans plusieurs localités lors du procès de Sonko dans l’affaire Prodac. Une situation que déplore le chef de l’État.
« Dans un État de droit, un leader politique ne peut chercher à se soustraire à la loi en instrumentalisant la rue. Ce qui se passe n’est acceptable dans aucune démocratie. Un individu ne peut pas bloquer la capitale, Dakar, au seul prétexte qu’il est convoqué́ au tribunal. Si le Sénégal n’était pas une authentique démocratie, croyez- moi, son sort aurait été́ réglé́ depuis longtemps… »
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