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« Notre quintessence, c’est d’accompagner toute personne ambitieuse à délivrer un message impactant » (Paul Mendy, fondateur de NTI Conseils)

Spécialisé dans la formation en prise de parole en public, Paul Mendy accompagne ses clients à prendre conscience du pouvoir de l’art oratoire. Pour le fondateur de NTI Conseils, loin d’être un soft skill, la prise de parole en public en milieu professionnel est un hard skill dans la mesure où l’être humain est un être social qui éprouve le besoin d’interagir avec son entourage . Ainsi pour augmenter ses chances de réussite, selon lui, il est indispensable de se former. Dans cet entretien, M. Mendy revient sur son parcours et évoque ses projets à l’international et au Sénégal son pays d’origine.

1- Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours académique et professionnel ?

À mes 17 ans, en classe de première S2 au Lycée Limamoulaye, j’ai quitté le Sénégal pour la France, en y rejoignant mon père. Une fois en Normandie, j’ai poursuivi mes études. Après l’obtention de mon Baccalauréat en série scientifique en 2009, j’ai fait des études à l’université de Rouen, en STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives). J’ai obtenu ma Licence en Management du Sport et ensuite mon Master 2 en Management des Organisations Sportives en 2016 à l’Université Paris Est-Marne-La-Vallée. Pendant mon cursus universitaire, j’ai réalisé plusieurs stages et séjours à l’étranger, dont deux aux Etats-Unis et un en Lituanie.

Par ailleurs, en tant qu’étudiant, j’ai pu faire plusieurs jobs dans des secteurs différents (restauration, sécurité privée, animation sociale, animation commerciale, manutention, etc.). Ce qui m’a beaucoup aidé pour appréhender le monde du travail et ses exigences.

Ensuite, pour mon parcours professionnel, après l’obtention de mon Master 2, j’ai travaillé quatre ans, en qualité de responsable commercial et d’exploitation dans la société familiale, Advertis Sécurité. J’en profite pour saluer et remercier mon père dont la formation fut très instructive et utile. À la suite de cette expérience, j’ai eu le plaisir de travailler en banque. Néanmoins, mon désir entrepreneurial était tellement fort, que même en période de Covid-19 et la naissance de mon fils, j’ai décidé d’entreprendre pour être plus utile à la société et pour des lendemains meilleurs. C’est ainsi qu’après 8 mois de test où je formais en prise de parole en public en informel, j’ai décidé de créer ma société NORMANDY TALKING INSTITUTE CONSEILS (NTI CONSEILS) en avril 2021 pour accompagner plus de personnes.

2- Depuis bientôt deux ans vous avez fait le choix de tenir, à Dakar, des séminaires de formation sur la prise de parole en public. Qu’est-ce qui explique ce choix ?

Ce choix est d’abord dû à ma volonté de faire de NTI CONSEILS une entreprise internationale afin de faire profiter notre expertise à plus de personnes. En second lieu, c’est aussi pour répondre aux besoins des Sénégalais qui nous sollicitaient pour se faire former. En outre, je dois également avouer que mon amour pour le Sénégal, notre pays, mon patriotisme et mon panafricanisme en sont pour beaucoup. Avec beaucoup d’humilité, c’est une façon d’apporter notre modeste contribution au développement du pays de la téranga.

3- Aujourd’hui, après cinq sessions de formation sur la prise de parole en public, quel est le bilan tiré de ces activités ? Etes-vous satisfait ? Le public a-t-il adhéré ?

Je répondrais à cette question avec des regards différents.

Mon équipe et moi sommes très satisfaits des retours de toutes les personnes formées à Dakar. Quels que soient leurs profils, elles ont non seulement apprécié le contenu et la méthodologie de nos formations, mais également le sérieux de notre approche qui allie une base théorique solide en art oratoire avec énormément de pratique. En sus, le style dans lequel je pratique la formation est souvent un point de satisfaction que nous révèlent nos apprenants.

Par contre, sur le plan financier, nous n’avons pas encore atteint nos objectifs. Ce qui est normal étant donné ma nouveauté sur ce marché. Cependant, c’est juste une question de temps. J’ose espérer qu’avec la qualité de nos formations, épouser un franc succès sur tous les plans à Dakar et dans les autres villes du Sénégal.

L’autre point a souligné c’est que la formation continue n’est pas encore une habitude pour beaucoup de Sénégalais. Mais je crois qu’avec les acteurs de la formation professionnelle et une prise de conscience généralisée, les choses vont changer très vite. Car de plus en plus de personnes souhaitent évoluer professionnellement et prennent conscience de l’importance de mieux maîtriser la prise de parole en public, pour ce faire.

4- En général, qui sont les profils qui s’inscrivent à vos formations ?

Nous pouvons les classer comme suit :

-Cadres du privé ou du secteur public

-Entrepreneurs notamment de la diaspora et qui ont des activités au Sénégal

-Salariés du secteur primaire au tertiaire

-Jeunes diplômés et étudiants.

Cela est aussi dû à l’offre que nous proposons actuellement. Mais après cette découverte des besoins locaux, nous avons déjà étoffé notre catalogue de formation afin d’accompagner d’autres profils.

« Si vous voulez enlever à une personne son utilité sociale, réduisez considérablement ses interactions sociales ou privez-lui de sa liberté de s’exprimer. »

5- Selon vous pourquoi il est essentiel de se former à la prise de parole en public, surtout pour les jeunes diplômés, entrepreneurs etc ?

Permettez-moi d’abord de m’attaquer à un abus de langage en mon sens. Celui de qualifier la prise de parole en milieu professionnel comme un soft skill. La communication est cruciale dans notre quotidien, qui plus est, en milieu professionnel. Pour moi, c’est un hard skill, l’une des plus importante même peut-être.

Nous sommes des êtres sociaux avec un énorme besoin d’interagir avec nos cercles familiaux, professionnels, amicaux, associatifs, etc. Afin d’avoir des interactions intéressantes et utiles, il est nécessaire de délivrer des messages clairs et capables d’influer autrui. N’oublions pas que chaque être humain de façon consciente ou inconsciente désir influencer autour de lui. Celui passe par l’échange avec un ou des tiers. D’ailleurs, si vous voulez enlever à une personne son utilité sociale, réduisez considérablement ses interactions sociales ou privez-lui de sa liberté de s’exprimer. La récente période du covid-19 lors de laquelle nous devions nous enfermer dans les maisons fut un bel exemple de notre besoin de parler, aussi bien avec des proches qu’avec des personnes avec lesquelles nous sommes moins intimes.

Ensuite, pour être compris, afin de remporter l’adhésion, pour convaincre, pour persuader, pour influencer, pour driver des personnes, pour transmettre une vision, pour nouer des relations, pour se défendre d’une position, pour contrecarrer une attaque, pour débattre, pour pitcher, dans l’animation d’une réunion, d’une conférence, lors d’une campagne présidentielle, face à des investisseurs, en négociation, pour vendre un produit, un service, un concept, pour partager une idée, etc. l’être humain a besoin de parler et en devient obligé de délivrer un message impactant.

Pratique qui n’est pas naturelle. Car notre allocution va être jugée et son impact peut nous créer des opportunités ou en réduire. Ce qui nous oblige à mieux préparer nos prises de parole surtout celles en public. Par conséquent, pour augmenter ses chances de réussite, il est indispensable de se former à la prise de parole en public. Parfois, une personne peut être à l’aise dans une pratique de la prise de parole mais pas confortable dans une autre. Par exemple être un excellent débatteur mais un orateur passable. Ou bien être très à l’aise dans les interviews mais ne pas maîtriser, le pitch.

Voilà quelques raisons qui doivent inciter toute personne, (peu importe son statut socioprofessionnel) ayant la volonté d’exceller en art oratoire, de la nécessité de se faire former à cette science.

Mais pour répondre à votre question, concernant les jeunes diplômés, ils sauront mieux prouver leur valeur ajoutée, convaincre et persuader les entreprises de les recruter. Pour les entrepreneurs cela les aidera à mieux se présenter, se valoriser et à démontrer aux prospects qu’ils ont la solution à leurs problèmes, et pourquoi ces prospects doivent leur faire confiance et acheter leurs produits et/ou services.

6- Envisagez-vous un retour définitif au Sénégal pour dérouler pleinement vos activités dans votre pays d’origine ?

Etant donné que ma volonté c’est de faire de NTI CONSEILS une entreprise internationale, il me sera difficile de rester que dans un seul pays. Néanmoins, je n’exclue pas la possibilité de m’installer durablement au Sénégal, pour encore une fois, mieux servir les Sénégalais. Dans quelques semaines NTI CONSEILS SÉNÉGAL sera créer d’ailleurs.

7- Comment analysez-vous l’écosystème entrepreneurial sénégalais en tant qu’entrepreneur basé en France vous avez pu voir ce qui se fait aussi bien au Sénégal qu’en France ?

Je trouve très intéressant de voir que la notion de l’entrepreneuriat prend de l’ampleur au Sénégal et dans toutes les classes sociales. Les structures étatiques telles que l’ADEPME, l’APIX, la DER, le 3FPT, le FONGIP, l’ANPEJ, Le Pôle Emploi, les incubateurs, etc. font un travail intéressant. Néanmoins, à mon humble avis, leur fonctionnement pourrait être plus huilé et plus coordonné. En ce sens, Sénégal Services est une plateforme cohérente.

Mais je rencontre quand même des personnes qui ont besoin d’un financement et qui parfois une année après la validation dudit financement, n’ont toujours rien reçu. Je pense qu’il faut encourager le travail de ces structures étatiques. Mais qu’elles essayent d’être plus efficaces et efficientes. À mon sens, il est nécessaire d’encourager plus de jeunes vers l’entrepreneuriat. Mieux accompagner les personnes qui osent se lancer. Car parfois, ces novices en entrepreneuriat peuvent avoir des carences en gestion, management, marketing, en vente, closing, communication etc.

Pour nous autres, Sénégalais de la diaspora, même si nous ressentons des efforts pour mieux nous accompagner avec les bourses ou fonds diaspora, il est encore très compliqué de venir investir ou de s’implanter au Sénégal.

Par ailleurs, je termine ma réponse à cette question en félicitant Madame Sophie DIALLO, directrice du 3FPT, qui abat un travail énorme, avec un état d’esprit très favorable au développement de la formation continue au Sénégal, et également pour sa qualité de femme de terrain.

8- Quels sont vos projets et ambitions à court et moyen terme ?

Notre quintessence, c’est d’accompagner toute personne ambitieuse à délivrer un message impactant.

Notre objectif, c’est de toujours nous remettre en question pour nous adapter à chaque personne à former.

Notre ambition est de faire un travail de qualité autant que faire que se peut.

Pour les projets, c’est de collaborer en bonne intelligence avec les acteurs locaux pour offrir des formations toujours de haut vol.

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