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Tchad : Grâce présidentielle pour 380 rebelles condamnés à perpétuité

Rebelles du FACT faits prisonniers à N'Djamena

380 rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde (FACT), ont été graciés de la réclusion à perpétuité pour leur implication dans la mort de l’ancien président Idriss Deby Itno, samedi 25 mars par décret présidentiel, selon un communiqué de la présidence.

« L’engagement devant le peuple solennel a été la libération des prisonniers de guerre. Les personnes jugées par contumace ne sont pas des prisonniers de guerre. Ces discussions et ces débats pour revenir à la paix sont toujours ouverts, et la main reste tendue. Le chef de l’État montre, par cet acte, qu’il se place au-dessus de la mêlée et qu’il veut agir pour la paix et la réconciliation définitive du Tchad », explique Aziz Mahamat Saleh, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication.

Juste après cette condamnation, « Mahamat Idriss Déby a pensé que c’était le moment de faire cet acte, qui plus est à une période importante pour le pays, avec cette période de pardon qu’appelle également cette période de ramadan. C’est, à mon avis, un acte fort, un acte qui a une symbolique assez importante pour la nation tchadienne, pour permettre réellement de pouvoir reconstruire sur de nouvelles bases », assure le porte-parole du gouvernement.

Pour Francis Lokouldé, avocat de ces détenus, « c’est un ouf de soulagement. Nous estimons que c’est un grand pas, sauf que nous tenons à souligner que ce n’est pas une grâce qui concerne tout le monde, parce que là, il n’y a que 380 accusés qui sont graciés », a-t-il déclaré.

Le politologue Evariste Ngarlem Toldé, souscrit totalement à cette déclaration. Pour cet universitaire à Ndjamena, cette grâce ne suffira pas à favoriser une sortie de crise : « des négociations auront lieu dans les jours à venir et le Fact reste l’un des principaux mouvements avec lesquels beaucoup de responsables comptent » et « on ne peut pas l’exclure ni l’inviter à la table des négociations » si ses responsables sont « condamnés à prison à vie ».

De son côté, le gouvernement tchadien explique que l’engagement initial du chef de l’État était la libération des prisonniers de guerre. Et donc que les personnes condamnées par contumace, dont Mahamat Mahdi Ali, ne peuvent pas être concernées par cette grâce.

Pour Enrica Picco, directrice pour l’Afrique centrale de l’International Crisis Group, par cette grâce, les autorités tchadiennes isolent encore plus les leaders du Fact, soit un très mauvais signe pour les discussions en cours pour une sortie de crise politique.

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