Culture

Festival du film documentaire : le cinéaste sénégalais Alassane Diago revient sur le drame sénégalo-mauritanien de 1989

Le réalisateur sénégalais Alassane Diago, qui vit en France, participe au festival international du film documentaire (REEL) qui se déroule du 24 mars au 2 avril à Paris. Il présente son documentaire « Le fleuve n’est pas une frontière » qui revient sur les massacres de 1989 à la frontière sénégalaise et mauritanienne qui a fait des centaines de morts et des milliers de déplacés. Il a répondu aux questions de RFI.

“Mon film essaie de donner la parole aux victimes des deux côtés, à ces personnes qui sont là depuis plus 30 ans et qui attendent justement que justice soit faite. Ces personnes vivent en Mauritanie et au Sénégal et réclament la justice”, a déclaré Alassane Diago. “Moi, j’ai grandi avec la souffrance de ces gens-là. Je les ai vus venir en 1989, dépossédés de tout. Ma famille a accueilli une famille de réfugiés mauritaniens. J’ai grandi avec leur histoire, avec leurs traumatismes. Quand j’ai grandi, j’ai toujours voulu raconter leur histoire au cinéma”, a-t-il ajouté.

Le festival mêle documentaire, essai et expérimentation dans des sélections qui reflètent la diversité des genres et des formes d’approche cinématographiques. Et Alassane Diago sort des sentiers battus avec ce documentaire et met le focus sur le témoignage des victimes.

“J’ai vraiment voulu donner la parole à ces personnes qui ont souffert et qui souffrent. Pour moi, ces personnes sont les véritables archives, les preuves. Pour moi, ce sont des archives brutes. À travers elles, on découvre cette histoire. Pour moi, c’est le début d’une démarche. Le début d’un travail de mémoire.(…) Ils me racontent mon histoire, ils me racontent l’histoire de ces deux peuples. Et en parlant, ils parlent aussi au monde. Je ne peux qu’être solidaire avec leur parole”, a dit le réalisateur.

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