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Burkina Faso : Les correspondantes des journaux français «Le Monde» et «Libération» expulsées

Agnès Faivre, correspondante du quotidien Libération et Sophie Douce, du journal Le Monde, ont quitté Ouagadougou, ce samedi 1er avril au soir, après avoir reçu une notification des services de la Sûreté nationale. Vendredi, les deux journalistes sont convoquées à la Sûreté nationale. Après plusieurs heures d’interrogatoire, chacune rejoint son lieu de résidence, nous a appris l’AFP.

« Les agents nous ont posé des questions sur notre travail, nos sources, nos contacts burkinabè et sur l’article concernant l’analyse d’une vidéo publiée dans le journal Libération », explique Agnès Faivre. Dans la soirée, cette dernière reçoit un appel d’un officier de police. Celui-ci vient à son domicile et l’informe qu’elle a désormais 24 heures pour quitter le territoire burkinabè, sans donner de raison pour justifier cette expulsion.

Quant à Sophie Douce du journal Le Monde, c’est samedi matin qu’elle a été informée qu’elle devait elle aussi quitter le Burkina Faso. Toujours sous le choc, la journaliste confie qu’un officier est venu chez elle lui notifier verbalement qu’elle avait elle aussi 24 heures pour partir, sans lui donner ni notification écrite, ni motif. Les deux correspondantes ont quitté Ouagadougou dans la soirée d’hier pour prendre un avion vers la France.

Le Burkina Faso qui a perdu 40% de son territoire sous le contrôle des terroristes, libre une guerre sans merci pour la reconquête de l’ensemble de sa superficie. Dans ce combat, l’information et la communication sont devenues une arme que contrôlent les autorités militaires au pouvoir.

Lundi 27 mars, c’est la télévision d’information française France 24 qui a vu sa retransmission coupée sur le territoire burkinabé. Début décembre 2022, la junte au pouvoir avait déjà suspendu la diffusion FM de Radio France Internationale (RFI).