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Bilan de Macky Sall à la présidence de l’UA : « Plus que les actions qu’il a menées, je retiens sa voix » (Me Aïssata Tall Sall)

Mme le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Me Aïssata Tall Sall, a procédé, vendredi 31 mars 2023, à la restitution du bilan de la présidence sénégalaise de l’Union africaine. Devant plusieurs ambassadeurs accrédités au pays de la Téranga, les représentants des institutions et les représentants de la société civile, elle a listé les hauts faits du président Macky Sall au cours de ces 12 mois. 

Avant que Macky Sall a pris les rênes de l’UA, « nous avions, dans une task force, essayé d’identifier les premiers problèmes » auxquels la présidence sénégalaise devait s’attaquer au nom de l’UA, a dit Mme le ministre. Parmi ces questions urgentes, il y a l’économie, le développement, l’agriculture, les infrastructures, le climat… mais « malheureusement deux phénomènes (la pandémie Covid-19 et la Guerre en Ukraine) sont intervenus », fait savoir Me Tall Sall.

Il a fallu donc réarticuler les urgences, selon Mme le ministre. Le président Sall a « très rapidement pris la mesure de ce qui est vital pour l’Afrique », poursuit-elle. Pour la cheffe de la diplomatie sénégalaise, le président Macky a fait siennes les préoccupations du continent et a porté la voix de celui-ci. « C’est comme cela qu’il a développé, une fois les préoccupations expliquées, tout un plaidoyer pour faire accepter des choses qui, au départ n’étaient pas évidentes à accepter », a déclaré Mme le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

Souveraineté alimentaire et pharmaceutique

Elle a ainsi donné l’exemple sur la souveraineté alimentaire et pharmaceutique. A Marburg en Allemagne, avec Kagame et Ramaphosa, Macky Sall a « plaidé fortement » pour que le vaccin anti-Covid 19 soit fabriqué en Afrique. « Aujourd’hui, le Rwanda a presque commencé, le Sénégal va commencer dans quelques jours (la production de vaccins) », s’est réjouie Me Aïssata Tall Sall.

En ce qui concerne la souveraineté alimentaire, elle a rattrapé le continent quand la guerre en Ukraine est arrivée. « Nous avons vu comment certains pays africains étaient au bord de l’instabilité sociale et politique parce qu’un déferlement de personnes attendait ce régime-là pour réclamer une disponibilité en tout temps de quoi se nourrir », dit-elle.

Selon elle, le président Macky Sall a porté sa toge au sommet de Washington entre les Etats-Unis et l’Union africaine. « Nous avons pu obtenir du président américain Joe Biden qu’il souhaite soutenir la mise en place d’une plateforme d’échanges entre les pays africains eux-mêmes », dit-elle.

« Nous avions constaté que pendant que certains pays africains criaient à la famine, d’autres étaient excédentaires dans les céréales ou en produits alimentaires de toute sorte mais qu’ils n’avaient pas la possibilité, par les moyens et par les infrastructures, de pouvoir exporter leurs excédents », a-t-elle rappelé, citant le cas de la Zambie qui pouvait exporter des céréales.

Sur les infrastructures lors de la présidence de Macky Sall à la tête de l’UA, il a été mis en place par le gouvernement des Etats-Unis un Millenium Challenge Corporation (MCC) régional pour permettre à des pays africains d’avoir un intérêt commun à développer une infrastructure commune.

Plaidoyer pour l’utilisation des fossiles comme énergie de transition

Sur la question climatique, rappelle Me Aïssata Tall Sall, les discussions avec l’Europe ont été difficiles sur l’utilisation exclusive des énergies propres (solaire, éolienne et hydrogène) de la part du continent. A l’en croire, le président Sall a ainsi rappelé aux partenaires les énormes potentialités des pays africains avec les énergies fossiles (gaz, pétrole…). Et donc pour aider l’Afrique, ces énergies fossiles pourraient être cette énergie de transition qui permettra aux Africains de conduire leurs politiques de développement. « Le président (Macky Sall) a mené, tambour battant, les négociations pour que cela puisse être », nous dit la ministre sénégalaise des Affaires étrangères.

Sur le plan économique, poursuit Me Aissata Tall Sall, le président sortant de l’UA a développé auprès des partenaires pour leur dire : « Vous qui avez des droits de tirages spéciaux (DTS) à la Banque mondiale (BM) et au FMI, donnez-les aux pays africains. Nous ne voulons pas un don, nous voulons juste une réallocation. Nous les utiliserons pour financer nos économies et nous rembourserons. »

Plaidoyer pour le renforcement des forces locales

Sur le plan de la sécurité, le président Sall a plaidé pour le renforcement des forces locales et éviter d’aller systématiquement chercher d’autres forces en dehors du continent. Pour le président sortant de l’UA, en appuyant les forces locales, on renforce en même temps les forces d’interposition des Nations unies. Car pour le président Sall, les forces locales ont acquis l’expérience du terrain et ont aussi une bonne maitrise de l’environnement sociologique et géographique.

Du bilan de Macky Sall, Me Aïssata Tall Sall en retient sa voix plus que les actions qu’il a menées. « Il a tenu à parler de l’Afrique partout et de façon très positive. Il a développé ce leadership africain pour que les gens comprennent que quelque chose a changé dans notre façon de tenir debout devant le partenaire. Pour lui les solutions doivent venir de nous et pas tout le temps une importation de solution. Voilà pourquoi il a dit : ‘Je viens avec l’Afrique des problèmes mais je vous apporte aussi l’Afrique des solutions’ », a conclu Mme le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur dans sa restitution du bilan de Macky Sall à la tête de l’Union africaine.

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