L ’ambassadeur de la France au Sénégal, Philipe Lalliot, membre du consortium d’ambassadeurs européens au Sénégal, a pris part hier, mardi 25 avril 2023, à la conférence de presse de Jean-Marc PISANI, Chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Sénégal. À cette occasion, il est revenu sur les difficultés rencontrées par les Sénégalais qui cherchent un visa d’entrée en Europe, surtout en France.
« La cause de cet engorgement des services consulaires, on la connait bien. Elle est simplement liée à l’augmentation exponentielle des demandes de visas déposées dans nos services. Pendant plus de deux ans, à cause de la pandémie de la Covid-19, les frontières ont été fermées et les demandes de déplacements internationaux ont été arrêtées », explique Philipe Lalliot. Il poursuit et justifie qu’au sortir de la pandémie, « on a eu une demande très forte de déplacements, qui s’adresse à beaucoup de pays, plus particulièrement aux pays où sont installés des diasporas sénégalaises importantes, parce que des gens ont envie de retrouver leurs familles, ou de voyager simplement ».
Selon lui, c’est une bonne nouvelle que son pays soit toujours attractif pour les Sénégalais mais face aux demandes de visas, « nous avons une capacité qui n’est peut pas être développée à l’infini », a-t-il laissé entendre.
Des fraudes constatées dans la procédure de demande de visa
Par ailleurs, il dénonce la fraude organisée par certaines entreprises qui se ruent sur les opportunités de visas offertes aux Sénégalais pour alimenter un business derrière la procédure de dépôt des visas. « Chaque semaine, l’Ambassade de France met en ligne des centaines de créneaux pour le dépôt de demandes de visas qui sont littéralement pris d’assaut, avec souvent des pratiques malsaines. Il y a aussi des phénomènes que nous jugeons anormaux ou frauduleux. Un certain nombre d’officines font commerce des créneaux que nous mettons en ligne, pour le dépôt de demande de visas », regrette Philippe Lalliot.
Le diplomate ne cautionne pas ces faits avérés et affirme clairement : « ces créneaux ne sont pas à vendre, pour alimenter le fonds de commerce d’entreprises qui raflent ces créneaux et rendent impossible l’accès aux services consulaires ». Pour remédier à la pratique, il annonce que des solutions sont en train d’être trouvées. « Nous travaillons avec les autorités sénégalaises pour desserrer l’étau et surmonter cette difficulté ». Cette « course effrénée aux créneaux » s’accompagne de pratiques frauduleuses dans la constitution du dossier de demandes de visas, constate Philipe Lalliot.
« Cette année on va devoir traiter a peu près 11 mille demandes de visa » (Philippe Lalliot)
Autre difficulté d’obtention du visa s’explique par le fait qu’il y a une hausse constante des demandes liée aussi à l’augmentation des visas étudiants. « Nous allons devoir traiter un nombre très important de visas étudiants. C’est classique ! Chaque année, au moment de la rentrée universitaire, il y a cette demande supplémentaire qui vient s’ajouter aux requêtes habituelles », argue-t-il, affirmant que l’Ambassade de France va devoir traiter cette année près de 11.000 demandes de visas d’étudiants, pour un délai d’un mois et demi.
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