C’est un procès sous haute tension qui s’apprête de nouveau à s’ouvrir au Sénégal. Après avoir été condamné en appel à 6 mois de prison avec sursis et 200 millions de Fcfa de dommages et intérêts pour diffamation dans l’affaire Prodac, Ousmane Sonko doit être jugé ce 16 mai dans le cadre de son procès pour viols et menaces de mort sur Adji Sarr.
Ce dossier, qui a éclaté au grand jour en mars 2021, avait conduit à de violentes manifestations qui ont fait pas moins de 14 morts, suite à l’arrestation du leader du Pastef le 3 mars alors qu’il se rendait au tribunal pour une audition. Cinq jours plus tard, il sera libéré puis placé sous contrôle judiciaire.
Cette fois encore, les risques de tension sont réels. À Ziguinchor où il se trouve depuis plus d’une semaine maintenant, Ousmane Sonko bénéficie d’un soutien de ses partisans qui sont présents aux abords de son domicile pour « éviter son arrestation ».
En effet, dans le cadre d’une affaire criminelle, comme c’est le cas actuellement, l’accusé doit fournir des garanties de représentativité au niveau du greffe au plus tard la veille du procès, donc ce lundi, pour échapper à une arrestation. Mais si l’on s’en tient à ses dernières sorties dans lesquelles il appelle à la « désobéissance civile », Sonko ne devrait pas répondre à l’appel du juge.
Auquel cas, l’article 239 du code procédure pénal prévoit ceci : « l’ordonnance de prise de corps est exécutée, si dûment convoqué par voie administrative au greffe de la Chambre criminelle et sans motif légitime d’excuse, l’accusé ne se présente pas au jour fixé pour être interrogé par le président de la Chambre criminelle ». L’article 240 précise toutefois que « si l’accusé ne peut être saisi ou ne se présente pas, il est statué contre lui par contumace ».
Pour l’instant beaucoup de questions se posent et le spectre de mars 2021 plane sur le pays et l’opposition semble s’y être préparée. Hier, Malick Gackou, Aida Mbodj et Cheikh Tidiane Dieye se sont rendus à Ziguinchor. Ce matin, Aminata Touré les a rejoint dans la capitale du Sud pour « exprimer sa solidarité » à Ousmane Sonko.
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