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Manifestations du 1er juin : Le Sénégal plongé dans une spirale de violence

9 personnes mortes. C’est le bilan officiel des affrontements qui ont eu lieu au Sénégal ce jeudi 1er juin, après la condamnation d’Ousmane Sonko par la chambre criminelle à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse ». 

Cette condamnation qui s’est faite en l’absence de l’accusé, l’empêche de faire appel de la décision rendue. Ce qui disqualifie donc la principale figure de l’opposition pour la prochaine présidentielle. « Que tous les Sénégalais le sachent : Ousmane Sonko ne peut plus être candidat », a dit un de ses avocats, Me Bamba Cissé.

Après ce verdict, vu comme une volonté d’écarter un opposant politique, les rues de la capitale sénégalaise se sont embrasées. Des véhicules, et des édifices publics ont été pris pour cible. À l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar par exemple, l’école de journalisme, Cesti, a été saccagée et a vu ses bus incendiés. Un scénario reproduit dans d’autres bâtiments de l’université de Dakar.

D’ailleurs le campus social a été fermé ce vendredi 2 juin à partir 8h. « La mesure est valable jusqu’à nouvel ordre » informe le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD). Les enseignements sont également suspendus jusqu’à nouvel ordre, a informé le ministre de tutelle. 

Les autres régions n’étaient pas en reste. À Ziguinchor, ville dont Ousmane Sonko est le maire depuis janvier 2022, trois morts ont été confirmés.

Le ministre de l’intérieur a aussi confirmé tard dans la soirée, la restriction de l’accès aux réseaux sociaux pour « contrer les appels à la violence et à la haine ».

Du viol à la corruption de jeunesse

L’origine de cette affaire politico-judiciaire remonte à deux ans. Une jeune fille du nom de Adji Sarr, masseuse dans un salon de beauté dénommé « Sweet Beauty », accuse l’homme politique de viols répétés et menaces de mort. 

Ousmane Sonko sera même arrêté et placé en garde à vue pour « trouble à l’ordre public », alors qu’il se rendait au tribunal dans le cadre de l’instruction. S’en suit alors une série de manifestations qui feront officiellement 14 morts. 

Deux ans plus tard, Sonko est acquitté des faits de viols et menaces de mort, mais va toutefois purger un peine de deux ans pour « corruption de la jeunesse » après requalification des faits. Une peine de « substitution par défaut » selon Me Ciré Cledor Ly, un de ses avocats. 

Pour l’heure, on ne sait pas si le leader du Pastef sera envoyé en prison, mais le ministre de la justice Ismaïla Madior Fall indique, dans une déclaration reprise par RFI, que Sonko peut être « arrêté à tout moment ». 

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