Au Nord Mali, la paix ne tient qu’à un fil et semble prêt à être rompu à tout moment, surtout au vu des événements de ces derniers jours. En effet des affrontements entre l’armée malienne et les ex-rebelles indépendantistes de l’Azawad, ont eu lieu à proximité de la ville de Ber, non loin de Tombouctou.
Ces tensions font suite au retrait « anticipé » dimanche dernier, des casques bleus de la Minusma qui disposaient d’une base militaire dans la zone. Base qu’ils doivent quitter suite à la demande des autorités maliennes de mettre fin au mandat de la mission onusienne.

Dans un communiqué publié dimanche soir, l’armée malienne (Fama) affirme que « dans le cadre du processus de rétrocession des emprises de la Minusma », elle a « pris possession du camp de Ber ce dimanche 13 août aux environs de 8 h 30 (locales et GMT) après de nombreux incidents ayant émaillé le mouvement de (ses) unités ».
Ces affrontements ont fait au total « six morts et quatre blessés » dans ses rangs.
Dans le camp d’en face, on estime que la Minusma doit « simplement partir (de Ber) et non concéder » le camp à l’armée, a affirmé, dimanche sur X (anciennement Twitter), Attaye Ag Mohamed, un responsable de la CMA.
Pourtant, l’accord d’Alger, signé en 2015 par Bamako et les groupes armés du Nord devat mettre fin à la guerre qui avait débuté trois ans plus tôt. Le processus «de paix et de réconciliation» prévu par le document a rapidement volé en éclats, mais il permettait, au moins, de préserver le cessez-le-feu.
La CMA reproche aussi aux militaires d’avoir fait approuver en juin une nouvelle Constitution compromettant, selon elle, cet accord.
Ber est un point stratégique. Longtemps contrôlé par la rébellion, Il est l’une des portes du désert du Sahara, carrefour des pistes menant à la Mauritanie ou à l’Algérie. Pas étonnant alors de voir les forces armées maliennes, qui font de la reconquête de l’ensemble du territoire malien l’un de leur principal objectif, vouloir contrôler de nouveau la zone.
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