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Assises nationales de la presse : Les journalistes et techniciens des médias font le diagnostic de leur secteur

Les acteurs des médias, à travers la Coordination des associations de presse, se sont réunis ce jeudi 24 août, pour le lancement des assises nationales de la presse. L’objectif de ces assises qui dureront trois mois et dont le lancement a été présidé par le ministre de la Communication Me Moussa Bocar Thiam, est  de faire l’état des lieux du secteur et trouver des solutions pérennes.

Le ministre de tutelle lors de son allocution, a d’abord appelé les journalistes et autres acteurs des médias au sens de la responsabilité, sans occulter les différents problèmes inhérents au secteur.

« Lorsqu’on parle de la presse au Sénégal, toutes les idées convergent vers l’anarchie qu’il y a dans la manière de transmettre l’information. Lorsqu’on a une information qui nous vient de l’étranger on a d’abord une présomption de véracité, ce qui n’est pas le cas lorsque l’information provient d’un média local », estime Me Thiam.

Il promet cependant que l’Etat prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les conclusions de ces assises et ainsi le lien de confiance entre les médias sénégalais et le public. « Il y va de l’avenir de la profession et de notre pays, car la presse est le meilleur baromètre de notre démocratie », selon lui.

 «  La presse sénégalaise est en situation de quasi-faillite »

Les journalistes et techniciens des médias sont cependant confrontés à une réalité, celle d’une « précarité totale », a rappelé Absa Hann journaliste et représentante des jeunes reporters lors de ce lancement des assises. Elle a insisté sur la nécessité de bénéficier du soutien de l’État ainsi que celui des patrons de presse pour « aider les jeunes reporters à vivre à la sueur de leur front ».

Les patrons de presse ont aussi présenté leur doléance lors de ce lancement. Mamadou Kane, président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS), a dressé un sombre tableau de l’état économique du secteur. Selon lui, « la presse sénégalaise est dans une situation de quasi-faillite » avec une perte de chiffre d’affaire cumulé depuis la covid19, la guerre en Ukraine et les manifestations politiques, de « près de 70% ».

Il préconise à travers ces assises de revoir le modèle économique de la presse pour que l’information, qui est « une marchandise dont toute société a besoin », puisse être rentable.

L’assainissement du secteur, la protection des journalistes et techniciens en période de trouble et l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information sont tant d’autres thèmes sur lesquels les membres des commissions qui forment ces assises plancheront dans les semaines à venir.